Éclaircies sur les Roms avec toujours un ciel menaçant.
Après trois semaines de mobilisation en faveur des Roms expulsés du terrain SNCF – semaines pendant lesquelles les militants du collectif ont maintenu une forte pression face à l’État et les collectivités territoriales pour obtenir le relogement des familles – le Préfet et les élus semblent revenir sur leurs positions.
Le choix d’occuper un terrain derrière l’église des Fins, propriété de la ville d’Annecy et de l’Evêché, a été déterminant. Si dans un premier temps, Jean-Luc Rigaut a essayé la manière forte en obtenant une ordonnance du tribunal pour expulser les familles, conjointement avec « la bourse des pauvres écoliers catholique » – autrement dit l’OGEC (Organisme de Gestion de l’enseignement catholique) de l’école Sainte Marie – il a mis depuis de l’eau dans son vin.
Un coup d’épée dans l’eau… bénite !
En réalité, la demande d’expulsion de Jean-Luc Rigaut fut un coup d’épée dans l’eau… bénite car l’Evêque n’a pas apprécié d’avoir été mis devant le fait accompli. En effet, l’OGEC de l’école Sainte Marie, qui a signé avec la mairie d’Annecy la requête au T.G.I d’Annecy pour obtenir l’expulsion des Roms, n’en avait pas parlé à l’évêque du Diocèse. Quand on sait que des religieux et des religieuses sont des membres actifs du comité de soutien aux familles Roms, on peut deviner les remous dans le bénitier. Marie Ducros, sœur de Saint Joseph rappelle son engagement auprès de ces familles et les difficultés rencontrées pour les aider :[flowplayer src=’http://www.librinfo74.fr/wp-content/uploads/vid/Duc.m4v’ width=576 height=324 splash=’http://www.librinfo74.fr/wp-content/uploads/2012/04/vlcsnap-2012-04-30-12h23m08s752.jpg’]
Une rencontre entre une délégation du comité de défense des Roms et le vicaire épiscopal a permis de mesurer à la fois la compassion et le soutien de l’évêché en faveur des Roms et le refus de l’évêque de fournir un terrain, ne voulant pas se substituer à la fonction publique.
Une assemblée de la C2a qui arrive à point nommé
L’élément déclencheur fut la distribution d’un tract jeudi dernier aux portes de l’assemblée de la C2a (Communauté de l’agglomération annécienne).
Le dialogue avec Jean-Luc Rigaut s’est instauré devant l’entrée de la salle. De l’avis des membres du collectif, la position du maire d’Annecy se serait assouplie en proposant une rencontre avec les bénévoles en présence de la Préfecture.
Un autre élément décisif dans la recherche d’une solution fut un courrier envoyé par Jean Boutry, maire de Cran, à Jean-Luc Rigaut, pour proposer de mettre en place sur l’agglomération annécienne le processus enclenché à Grenoble d’intégration de familles Roms.
Dans un premier temps, le maire de Cran serait favorable au relogement des familles Roms implantées illégalement sur un terrain GRDF (ex gaz de France) aux îles. Par contre, il n’est pas question pour Jean Boutry de récupérer les familles « annéciennes » logées illégalement sur le terrain des Fins.
À chacun ses Roms.
Jean-Luc Rigaut aurait bien voulu régler la question de « ses » familles en les transférant en paquet cadeau au maire de Cran. Le sujet a été abordé vendredi dernier en réunion de bureau de la C2a, sur demande du maire d’Annecy. On peut imaginer que la discussion fut chaude.
À l’instar du maire de Cran, le maire d’Annecy sera bien obligé de trouver une solution sur sa commune, ce qu’il refuse catégoriquement pour l’instant selon Philippe Métral Boffod et Denis Duperthuy, conseillers municipaux d’opposition, à la suite d’une rencontre avec la maire d’Annecy.
L’action de Françoise Camusso, maire de Seynod
Quant à François Camusso, elle préfère agir de son côté :[flowplayer src=’http://www.librinfo74.fr/wp-content/uploads/vid/Camusso.m4v’ width=576 height=324 splash=’http://www.librinfo74.fr/wp-content/uploads/2012/04/vlcsnap-2012-04-30-12h22m25s255.jpg’]