Distribution de tracts à Seynod : Madame Camusso soutient sa police municipale.
Suite à notre article concernant l’incident qui a opposé des syndicalistes CGT à des policiers municipaux de Seynod, le 15 septembre, au cours d’une distribution de tracts appelant à la manifestation du 23 septembre contre la réforme des retraites, le maire, madame Camusso, jointe par téléphone, soutient sa police municipale : « j’ai interrogé mes policiers qui affirment n’avoir en aucun cas manifesté une attitude agressive. Ils ont demandé aux syndicalistes de cesser leur distribution de tracts aux automobilistes car le carrefour de Barral sur la route d’Aix-les-Bains est très dangereux, mais surtout parce que la CGT ne disposait pas d’autorisation préfectorale. Je n’ai aucune raison à mettre en doute la version de ma police municipale. Toutefois, j’ai répondu à la délégation des syndicalistes venue me rencontrer, que s’il y avait eu une quelconque agressivité des policiers municipaux, je le regrettais vivement. »
Une version que conteste Jean-Baptiste Callebout, secrétaire de l’UL CGT d’Annecy : « Nous sommes arrivés avant 7H00 du matin pour distribuer nos tracts aux automobilistes. Deux policiers municipaux nous ont demandé de dégager d’une façon péremptoire. Devant notre refus, le ton a monté et ces policiers étaient fortement excités. Ils ont demandé le renfort de la gendarmerie. Nous étions une vingtaine, et ils étaient aussi nombreux que nous. Ils ont procédé à des contrôles d’identité. »
En remontant vers le centre de Seynod, après avoir quitté le carrefour, les forces de l’ordre les suivaient en voiture, ce qui n’a pas été du goût des syndicalistes, en particulier par Francis, l’ancien secrétaire de l’UL CGT : « Nous avions déjà eu à faire à eux lors d’un collage d’affiches sur les panneaux réservés à cet effet. Ils se sont comportés comme de véritables « cow-boys ». Nous avons demandé de rencontrer le maire pour avoir des explications ».
Madame Camusso s’est attachée à calmer le jeu, et reconnaît que la rencontre s’est déroulée dans une ambiance respectueuse : » je suis attachée au droit d’expression sur la voie publique, mais celui-ci doit avoir reçu l’autorisation de la Préfecture. Toutefois, je ne suis pas intervenue lors de la poursuite de distribution de tracts dans le marché. »
On peut relativiser cette « bienveillance » de Madame Camusso puisque de tout temps des distribution de tracts ont lieu dans les lieux publics sans intervention des autorités. D’ailleurs, on verrait mal les municipalités évacuer des militants syndicalistes de lieux publics. Cela ferait sûrement « désordre » !
Aussitôt après les incidents de Seynod, dans un tract diffusé par le Parti communiste , Gilles Ravache écrit : « Ce matin des militants syndicaux ont été arrêtés par la police pour avoir distribué
des tracts pour la défense du droit à la retraite à 60 ans. J’adresse ma solidarité à ces citoyens qui vont vivre la démocratie sociale et à condamner la répression dont ils ont été victimes. »
On comprend le sens du message politique, mais la réalité des faits ne correspondent pas exactement à la situation décrite puisque aucun syndicaliste n’a été « arrêté ».