Dialogue sur une nouvelle « lutte des classes ».

-« L’impôt sur la fortune (ISF) doit être supprimé en France parce qu’il incite les plus riches à s’expatrier vers des pays exigeant moins d’impôts, voire vers des paradis fiscaux.

On ne va quand même pas empêcher les plus riches de s’enrichir ! Comme le dit notre président, l’idéal serait que tous les jeunes Français « rêvent de devenir milliardaires » (ce qui leur éviterait de « foutre le bordel » et, au passage, leur permettrait de «s’acheter des costards » pour remplacer leur tee-shirt usés de « fainéants ».)

Donc, vous l’avez compris,  il faut aider les riches à rester riches pour qu’ils restent aussi en France et y dépensent un peu de leur argent pour faire fonctionner l’économie et  « créer des emplois ». (Ça, c’est du socialisme !)

Mais pour que des emplois se créent, encore faut-il qu’ils rapportent un maximum (sinon autant aller les créer ailleurs, en Roumanie ou au Bangladesh). Donc, il faut premièrement que le travail soit peu rétribué, deuxièmement que le travailleur soit dépourvu de toute exigence et de tout droit et qu’on puisse le licencier librement (oui, c’est cela, la liberté).

Or, comme il faut lui assurer quand même un minimum pour qu’il puisse survivre sans que les employeurs en pâtissent, il est indispensable de faire payer les retraités.

Il faut entendre par « retraité » tout individu qui, ayant travaillé et cotisé jusqu’à un âge où son activité devient moins rentable, jouit du privilège de pouvoir continuer à vivre gratuitement (entendez, sans travailler donc sans véritable raison).

Attention ! Il s’agit de prendre l’argent chez ceux qui ne peuvent pas fuir. Certains retraités ont assez de fortune pour partir au Portugal où des avantages fiscaux leur sont offerts. Mais les petites retraites ne permettent pas ces fuites, il est donc possible de les ponctionner sans crainte.

Ce qui sera pris aux retraités permettra de baisser les «charges salariales» (cotisations sociales) des employeurs et, donc, de «favoriser l’emploi ».

Vous voyez que le but est louable. »

-« Quel but ? »

-« Favoriser l’emploi. »

-« Mais l’emploi de l’employé ou l’emploi de l’employeur ? »

-« De l’employeur, bien sûr ! »

-« Ah! Bon ! »

-« Eh, oui, n’oubliez pas que celui qui détient du capital peut choisir entre deux modes de profit : soit il place son argent dans la spéculation financière et il s’enrichit par le jeu des transactions entre marchandises et entreprises qui s’échangent au gré des marchés, soit il s’enrichit en exploitant directement le travail.

Il vous faut donc être reconnaissants, vous les petits, vous les « riens  » envers ceux qui vous donnent encore du travail.

Sachez qu’on ne peut plus raisonner aujourd’hui comme à l’époque de Marx où l’ont condamnait l’exploitation de l’homme par l’homme, de l’ouvrier par le capitaliste. Ces analyses-là ne sont plus valables et la « lutte des classes » n’a plus lieu entre « exploiteurs » et « exploités ». (Bienheureux les exploités qui trouvent encore de bonnes âmes pour les exploiter!)

Aujourd’hui, la société mondiale est divisée en deux nouvelles classes, celle des possédants qui se partagent la richesse du monde avec ceux qui les servent et, de l’autre côté, celle de ceux qui n’ont aucune utilité, dont l’éventuel travail n’aurait aucune valeur parce qu’il n’est pas rentable ou parce qu’il peut être effectué par une machine. La première ne veut pas exploiter la seconde, elle veut l’éliminer.

Et le grand problème politique est, finalement, aujourd’hui celui-ci : comment s’en débarrasser ?

Nos dirigeants y réfléchissent et, manifestement, nous préparent à certaines solutions. »

 

Auteur: librinfo74

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