Deux défilés à Annecy contre la réforme des retraites avec 2100 manifestants

Annecy, samedi 11 janvier 2020

La manifestation avait bien démarré comme un métronome, bien huilée, à l’image de celle du jeudi 9 janvier.

Si l’on devait jouer au jeu des différences, les robes noires du barreau étaient restées dans la penderie, remplacées par les gilets  jaunes toujours aussi extravertis.

L’autre différence était comptable avec 2100 participants contre 3700 le 9 janvier.

Mais la manif d’aujourd’hui avaient un autre atout. Celui de gilets jaunes trépidants et vivants qui se sont offert un parcours touristique improvisé dans les rues d’Annecy, passant à travers les voitures et se faufilant au milieu des touristes.

Deux manifs pour le prix d’une

La coupure se forma au niveau de la rue de l’annexion qu’emprunta le cortège de tête CGT, parcours donné par erreur à la Préfecture.

 

 

Les gilets jeunes, les syndicalistes de Solidaire, les militants du NPA, anarchistes, de XR, et surtout  les cheminots en luttes, voulaient atteindre le Graal symbolique de la gare. Ils se sont retrouvés 700 à manifester sur le parvis, envahis par la fumée des torches empruntées généreusement à la SNCF.

Puis la suite du parcours fut totalement improvisée, sous l’impulsion avant-gardiste de gilets jaunes prenant le pouvoir grâce aux mégaphones.

Ils empruntèrent la grande rue d’Aléry jusqu’au rond point de l’avenue du Rhône, retrouvant ainsi leurs lieux de prédilection. Revenus sur le centre par l’avenue de Chambéry, ils s’enfilèrent rue Royale pour tourner rue de La République vers la vieille ville.

Après une halte devant la bourse du travail un lieu qui peut rester  inconnu pour certains gilets jaunes – le cortège prit la direction de la rue Saint Claire pour atterrir vers les vieilles prisons et profiter du circuit touristique des bords du Thiou.

La prochaine étape fut chargée de symbole puisque ils bloquèrent le commissariat de police des Marquisats en faisant référence aux nombreux gilets jaunes estropiés par les tir de LBD 40 et l’ explosion de grenades GLI-F4

Après un blocage de la circulation devant la mairie pendant un quart d’heure, une escapade rue Carnot amena les manifestants devant Courier,  où ils bloquèrent l’entrée du temple de la consommation sous l’œil conciliant des forces de l’ordre qui avaient sûrement reçu l’ordre d’être discrets. Toutefois, un petit groupe de policiers dans des véhicules stationnés devant courrier auraient été prêts à intervenir en cas d’échauffourée.

Il est à souligner que toute la manifestation « illégale » s’est déroulée sans aucun incident.

Vers 17H00, une petite centaine de manifestants se retrouvait devant la Préfecture pour se rappeler au bon souvenir le l’État

 

La manifestation vue du côté des gilets jaunes avec les citoyens les plus radicaux

 

Auteur: gfumex

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5 commentaires

  1. la CFDT aurait rejoint les 1% les plus riches . Au moins, c’est clair !

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  2. Le compromis contient des éléments positifs pour la CFDT :

    – Le maintien de la volonté d’une réforme ambitieuse, visant à construire un « système universel de retraite, par répartition et par points. » Celui-ci concernera l’ensemble des Français.

    – La poursuite des concertations thématiques sur les sujets suivants : pénibilité, minimum de retraites, emploi des seniors, et gestion des fins de carrière dans le privé comme dans le public. Les résultats de ces concertations devraient intégrer, au moins pour ce qui en dépend, le projet de loi.

    – Le Premier ministre confirme que la gouvernance du futur système sera largement confiée aux partenaires sociaux et bénéficiera des leviers nécessaires.

    La CFDT a également été entendue sur sa proposition d’une conférence
    du financement des retraites. Elle veut avant tout garantir la pérennité
    d’un système de retraite juste et solidaire.

    – L’annonce d’une conférence de financement, comme proposée par la CFDT, et pilotée par Jean-Jacques MARETTE, ancien directeur général de l’AGIRC-ARRCO. Elle devrait rendre ses conclusions pour fin avril.

    – Le retrait de l’âge pivot prévu dès 2022, et à partir de la génération 1960.

    Concernant le retrait de l’âge pivot, il s’agit d’une première victoire à mettre au compte de la CFDT. C’est grâce à la CFDT qu’un grand nombre de personnes nées à partir de 1960 n’auront pas à repousser leur départ à la retraite pour toucher une pension équivalente.
    La CFDT a toujours dénoncé cette mesure injuste et inutile. L’âge pivot aurait laissé
    la possibilité de partir à la retraite à 62 ans, mais avec une décote (une baisse)
    définitive de sa pension. Cette mesure aurait lourdement pénalisé les personnes
    ayant commencé à travailler tôt ou exerçant des métiers pénibles ou étant au
    chômage à l’heure de la retraite. Et pour celles et ceux qui ont des revenus
    modestes, cela aurait été la double peine !

    Pour autant, le Premier ministre n’évacue pas la question de l’équilibre financier du système de retraites. Il renvoie la discussion à la conférence de financement.

    Celle-ci a deux objectifs :

    – Proposer des mesures pour atteindre l’équilibre financier en 2027,
    – Formuler des recommandations en ce qui concerne le pilotage du système à moyen et long terme (dépenses et recettes du système).

    La CFDT se félicite que le débat ne se focalise pas que sur le niveau de dépenses (qui lui est maîtrisé), et qu’il porte également sur les ressources du système de retraites.

    Ainsi, pourront être notamment questionnées la baisse des ressources liées aux cotisations retraites de l’Etat employeur et la non compensation des exonérations de charges sociales (heures supplémentaires, CICE).

    Enfin, le gouvernement exclut deux éléments de la conférence de financement : une baisse des pensions, et une hausse du coût du travail avec le souci de la compétitivité des entreprises françaises.

    Le message implicite est que si l’on veut peser sur la conférence de financement, il faut que chaque acteur formule des propositions. C’est ce que la CFDT fera.

    LA CFDT NE BAISSE PAS SA GARDE
    Ces deux avancées à l’actif de la CFDT sont encore insuffisantes.

    Elle continuera de défendre nos revendications pour que le système universel de retraites
    réponde aux enjeux de justice sociale avec :

    1. une meilleure prise en compte de la pénibilité,
    2. un maintien adapté des seniors dans l’emploi,
    3. la sécurisation de la transition entre les deux régimes dans les fonctions
    publiques,
    4. le développement de la retraite progressive,
    5. une augmentation du minimum de pension au-dessus des 1000€ prévus,
    6. la création d’un Compte épargne temps universel, pour aménager son temps
    de travail tout au long de la vie.
    Dans son état actuel, le projet de réforme apporte déjà une série de progrès pour
    les travailleurs :

    • un système universel, qui conforte notre retraite par répartition basée sur
    la solidarité intergénérationnelle, et particulièrement bénéfique pour tous ceux
    qui ont cotisé à plusieurs régimes de retraites ;
    • un système de retraite par points, afin de ne plus pénaliser les femmes
    et les bas salaires ;
    • un système plus équitable envers les travailleurs précaires : chaque heure
    travaillée ouvrira des droits à la retraite, alors qu’aujourd’hui tous ceux
    travaillant moins de 150h sur un trimestre cotisent mais ne gagnent pas de droits
    à la retraite ;
    • un système de retraite qui rend les droits plus lisibles pour les travailleurs,
    avec des garanties sur la valeur du point

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    • Bonjour,
      Je me permets de vous transmettre des arguments donnés par les autres syndicats.
      Vous écrivez « – Le Premier ministre confirme que la gouvernance du futur système sera largement confiée aux partenaires sociaux et bénéficiera des leviers nécessaires. »
      Quelle crédit la CFDT donne à cette affirmation, sachant qu’un premier ministre peut-être remplacé, y compris un gouvernement dans les mois et années à venir.

      Vous écrivez : « Concernant le retrait de l’âge pivot, il s’agit d’une première victoire à mettre au compte de la CFDT. C’est grâce à la CFDT qu’un grand nombre de personnes nées à partir de 1960 n’auront pas à repousser leur départ à la retraite pour toucher une pension équivalente. »
      Ne pensez-vous pas que cette victoire que la CFDT s’approprie est le fruit de la pression exercée par plus d’un mois de grève et de manifestations dans tout le pays ?

      Le fait que le MEDEF manifeste on soutien à cette réforme n’est-il pas une information qui devrait faire réfléchir le CFDT ?

      Le fait que les fonds de pensions américains vont pouvoir s’intrduire dans le cadre de cette réforme n’est pas l’ouverture à terme de la fin du système par répartition pour le transformer par un système par capitalisation auquel la CFDT aura contribué ?

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  3. Je donne ce 1er élément de réponse sous forme de questions;

    Quels buts ont les opposants à la réforme en inculquant l’idée qu’un régime par points est une régression sociale et favorise la capitalisation, alors qu’ils gèrent depuis plus de 70 ans un régime complémentaire par points, par répartition et obligatoire (AGIRC-ARRCO), mis en place pour permettre d’augmenter les retraites très faibles versées par le régime général ?

    La réforme proposée ne touche pas au principe de la répartition, et la part des dépenses publiques consacrée aux retraites resteraient stable selon le rapport Delevoye[

    Où mène l’opposition systématique (volonté de ne rien négocier) ?

    – De nombreuses questions restent à travailler. C’est le cas de la pénibilité, des fins de carrière pour les personnes ayant commencé à travailler tôt, et c’est bien sûr la question très importante de la revalorisation des carrières des fonctionnaires et notamment des enseignants.

    Le MEDEF: j’ai écrit sur LIBRINFO en commentaires l’attaque du MEDEF contre la CFDT. S’y référer.

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    • Merci d’avoir répondu aux questions ce qui permettra à nos lecteurs d’engager un dialogue.

      Trois questions sont restées sans réponse :
      1 celle de l’ouverture aux fonds de pensions américains que permet cette réforme, fonds qui risquent d’être rejoins par d’autres fonds
      2 celle de la non fiabilité de la parole des élus dont la CFDT prend pour argent comptant
      3 La CFDT n’aurait rien obtenue sans la mobilisation de centaines de milliers de citoyens dans la rue et la détermination de nombreux grévistes

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