Obéissance civile des Amis de la Terre pour permettre la libre circulation piétonne le long du lac d’Annecy

Scène étrange un soir du 24 septembre à la plage de Talloires à Angon où quelques individus enjambaient à l’aide d’un escabeau une clôture d’une villa en bordure du lac, déroulant un ruban plastique rouge et blanc.

Il s’agissait d’une opération de désobéissance civile menée par les « Amis de la Terre »pour demander que soit respecté la servitude de marchepied de 3,50 m le long du lac permettant la libre circulation des piétons.

Force est de constater que ce n’est pas le cas. De nombreux propriétaires crée des obstacles avec des clôtures ou du mobilier urbain mis en place par le restaurant « l’Abri-Côtier ».

La date de l’opération n’était pas étrangère à la réunion de présentation du projet « Talloires Espace Lac » mené par les gérants de « l’Abri-Côtier » sous l’égide de la mairie de Talloires.

Au-delà du projet pour lequel des associations, dont les AT74, ont déposé des recours, il s’agissait de bénéficier de cette réunion pour sensibiliser à propos de la servitude de marchepied comme l’explique un militant de cette association : « Nous sommes sept personnes qui ont symboliquement déroulé de la rubalise pour marquer cette servitude, sur une longueur d’environ 500 m de part et d’autre du restaurant l’Abri-Côtier à Angon. Ont été marqués par affiche les points d’obstacle, là où il est impossible de passer (grille, mur, haie, …) »

 

Un début de dialogue avec les gérants de l’Abri-Côtier 

« Au niveau du restaurant l’Abri-Côtier et de la guinguette, le passage de la servitude a été libéré de l’obstacle du grillage : parfait. Cependant il y a risque avéré de conflit d’usage sur la servitude entre les consommateurs et ceux qui passent uniquement pour cette servitude de marchepied.« .

Quelles précautions doivent prendre les bénéficiaires du bail/projet pour que ces deux usages soient respectés ? Cette question n’a pas été débattue lors de notre action et cela sera à reprendre, calmement, avec les intéressés disponibles.

Le « dialogue » devrait se poursuivre pour obtenir le déplacement du mobilier.

 

Tension avec le propriétaire du restaurant Aquarama 

Vers la fin de l’opération, le propriétaire du restaurant Aquarama près du débarcadère est intervenu pour s’opposer aux manifestants, comme l’explique le représentant des Amis de la Terre :  » nous trouvant sur son espace… mais sur la zone de servitude, le propriétaire du restaurant a demandé sans ménagement de nous « tirer de là », employant des qualificatifs fleuris et nous traitant de fous. Pas de discussion
possible : il faudra sûrement passer par des actions plus « dures » et nous faire accompagner par huissier pour éventuellement engager des poursuites judiciaires. Ce serait dommage. Pourquoi ne veut-il pas supprimer les obstacles ? »

Au départ des manifestants, une partie de la « rubalise » sur terrain communal a été enlevée mais laissée sur les terrains propriétaires « afin qu’ils voient et prennent conscience de la réalité de cette servitude. » Les coordonnées des Amis de la Terre ont été laissées sur les panneaux signalant les obstacles.

Selon les manifestants, ils demandent simplement que la loi soit appliquée. Une affaire qui dure depuis des décennies car la plupart des propriétaires refusent de bouger. Ils bénéficient de l’appui des maires des communes et la Préfecture reste très discrète en la matière sachant cette affaire « explosive ».

Malgré tout, les Amis de la Terre ne baissent pas les bras : « Arriverons-nous à une relation apaisée entre marcheurs et riverains ? Nous proposerons des réunions d’échanges aux riverains concernés par nos actions. »

Auteur: gfumex

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2 commentaires

  1. Bravo et merci.

    On repense à cet « État de droit » factice voire captieux, qui ne fait pas respecter le Droit.
    Exemple de plus et très ancien, connu, à l’appui.

    C’est bien connu, une destruction systématique, c’est à dire systémique de nos gouvernements/législateurs des moyens nécessaires à la « régulation », à l’application de la Loi.

    Comme pour masquer ce fait patent, nos gouvernements/législateurs ont formidablement grossi le corpus législatif.
    Les faits sont têtus, un grand nombre de lois ne sont pas appliquées du fait de la volonté de l’exécutif, approuvé par le contrôleur de l’exécutif, à savoir le Parlement.
    Un choix qui mène au chaos.
    Et c’est bien ce sentiment de voir avancer le chaos qui prévaut, ici et ailleurs.

    La dérégulation est mondiale, le chaos est mondial.

    NOS DIRIGEANTS FABRIQUENT LE CHAOS.

    Et presque nous tous, irresponsables, nous les laissons faire.

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  2. Le résumé est très correct. Une seule chose est discordante :il s’agit d’une action d’OBÉISSANCE civile !
    Souvent, il est nécessaire de s’opposer en dépassant le cadre légal, seule façon de se faire entendre. Ici, particularité, nous nous battons pour un droit !
    Un droit ne se mendie pas, il se conquiert !
    Nous sollicitons le préfet pour qu’il fasse appliquer la loi de la république.Faudra-t-il aller au tribunal administratif ?

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