Des ronds, pas des points au rond-point d’Épagny

Samedi 14 décembre 14H00

Presque 14h, je roule en direction du rond-point d’Épagny. La circulation ralentit : bon signe ?

Y-aurait-il tellement de gilets jaunes que la circulation serait très réduite au rond-point ? Bon, il en a. Mais surtout il y a beaucoup de consom-acteurs qui vont sur vers les magasins…

Cela fait l’affaire des tracteurs et tracteures ou tracteuses qui n’ont pas à solliciter les conducteurs à ralentir pour proposer les informations sur la manifestation du mardi 17.

Vous qui lisez, n’oubliez-pas !

Une bonne cinquantaine de personnes motivées sont là, sur le rond-point et aux intersections.

La gendarmerie passe sans volonté de se manifester. Les panneaux sont là, une petite musique accompagne les conversations, les parapluies sont rangés, le café est chaud, les douceurs multiples.

Mais qui est là et que font-ils ? Bien sûr exprimer LE mécontentement. Un mécontentement c’est déjà concret mais là c’est LE Mégamécontentement…

Tout le monde connaît la bande dessinée très pédagogique sur la réalité de la proposition actuelle de retraite à points.

Et les autres, ceux qui circulent en voiture ? Il semble que leur besoin de ne pas se faire coincer dans la file, ne pas perdre de place pour arriver plus vite au magasin choisi est plus forte que la simple curiosité, le respect de ceux qui se battent pour les droits de tous, l’engagement citoyen pour être fier de contribuer à rétablir de la justice sociale. Quand même certains acquiescent, prennent le temps quitte à se faire klaxonner… Tiens un klaxon. Mais là c’est le poids lourd qui soutient le groupe pendant son passage du rond-point : merci chauffeur.

Incompréhension de ce qui se passe ?

Sentiment d’impuissance ? Moins de courage ? Lâcheté ?

En tout cas, sur le rond-point il y a de l‘énergie. Des gilets jaunes et aussi des gilets oranges : SNCF nous voilà ! Avec une direction, du moins des personnels chargés de régler les problèmes avec les grévistes et futur grévistes qui tentent de séparer pour mieux régner, qui proposent des augmentations (conditionnelles) à certains personnels et pas à d’autres… Tactiques et stratégies connues et … non payantes puisque les grévistes sont bien là, nombreux et vont encore gréver !

« Bon, vous aurez 100 € de plus par mois, tous les mois. C’est une prime mensuelle. Mais il faudrait que la grève se limite et n’aille pas plus loin que quelques jours »  C’est caricatural, mais trop proche de la réalité vécue par des personnels de la SNCF. Prime conditionnelle, prime d’esclavage moderne ? Les EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial ) mobilité (conducteurs.trice, mécanicien.nne.s.) et les EPIC  réseau (aiguilleurs.euses) se mettent pourtant en grève et, d’un jour à l’autre, pas suffisamment de personnel d’une ou de l’autre catégorie pour faire fonctionner le système. Courage ! Vous qui lisez, vous pouvez aussi soutenir les grévistes

Et comment cela se passe-t-il entre travailleurs ? L’organisation est plutôt de type comité de grève que d’organisation syndicale. Les deux peuvent se compléter mais la tendance n’est pas à l’adhésion à des syndicats. Méfiance vers des pratiques de non écoute, non prise en compte de la base, de dogmatisme.

Malgré ces difficultés à rassembler et devenir plus forts, ces collectifs perdurent et font perdre pieds aux responsables institutionnels….

…  » On est là, on est là ! « 

Jean-marie HUBERT, Sylvie TOULERON

 

Auteur: Jean-Marie HUBERT

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