Des opposants à la retenue collinaire toujours aussi actifs

Dimanche 14 novembre 2021 La Clusaz

Ils étaient une cinquantaine de citoyens militants à venir occuper (temporairement) le site de la tourbière du plateau du Beauregard où devrait être creusée une retenue collinaire de 148 000 m3 dans le bois de la colombière.

Une présence pour montrer qu’ils ne désarment pas malgré l’avis favorable de l’enquête publique pour la création de cette retenue.

L’occasion de rappeler, au cours de prises de paroles, des risques sur l’environnement que ferait peser cet énorme excavation en supprimant des zones humides et de nombreuses espèces d’êtres vivants et de plantes. Une atteinte contre la diversité et le climat en totale contradiction avec les grands discours politiques actuels, qu’ils soient français ou internationaux.

Jacques Agnelet explique qu’en 2017, il avait été décidé la création d’une nouvelle retenue collinaire, mais il fallait prouver son utilité publique. Celle-ci a été trouvée avec la nécessité de fournir de l’eau potable, en mettant en avant les risques de sécheresse. Un risque qui n’était pas réel pour la région, selon Jacques Agnelet : « cela a servi d’alibi ».

 

Des solutions alternatives existent pour fournir de l’eau potable

Il existe une importante nappe phréatique au Bossonet que le bureau d’étude Ginger a pu déceler dans son rapport de 2011 : « il est possible que ce réservoir aquifère renferme entre 8 et 10 million de m3 d’eau ». Or, selon les dires du bulletin sarcastique « Le Pique cul », la mairie n’en aurait pas tenu compte pour ne pas réaliser les forages nécessaires afin de permettre la réalisation d’un énorme complexe immobilier.

Jacques Agnelet précise que la demande a été faite auprès de la mairie pour réaliser ces forages : « on nous a répondu que des prospections avaient été réalisées, mais non pas pour rechercher de l’eau mais pour la géothermie nécessaire aux remontées mécaniques. »

Alors que le nombre de retenues collinaires serait suffisant pour assurer la production de neige artificielle, celle de la colombière ne se justifie pas d’autant que la nappe phréatique du Bossonet répondrait largement aux besoins en eau potable avec une réserve de 5 à 8 millions de m3 rechargée annuellement.

 

Le collectif demande au Préfet de ne pas se précipiter pour signer la DUP

Les opposants ont demandé au Préfet, avant de signer la DUP, de demander à ses services d’étudier la question environnementale en explorant d’autres alternatives au projet, la question financière puisque aucun chiffrage n’a été fournit par la mairie, et la survie piscicole du Nom.

 

Si le 30 novembre, le défrichage de la zone n’a pas commencée, le projet sera décalé d’un an.

D’après la loi, pour protéger les populations volatiles, tout défrichement de zones boisées est interdit afin de ne pas détruire les nidifications. Les opposants à la retenue collinaire espèrent que le Préfet ne donnera pas les autorisations nécessaires pour démarrer le chantier avant fin novembre.

Lors du conseil municipal de la Clusaz, où la question du groupement de commande pour le défrichage de la zone était à l’ordre du jour, le maire a affirmé que dès l’obtention de la DUP, il démarre la chantier. Or la DUP ne permet pas le défrichage. Pour cela, plusieurs arrêtés sont nécessaires :

– un arrêté d’autorisation environnementale est nécessaire comprenant une autorisation au titre de la loi sur l’eau, une autorisation de défrichement et une dérogation au titre des espèces protégées. C’est précisément l’autorisation de défrichement dont a besoin la mairie.

– un arrêté portant mise en compatibilité du plan local d’urbanisme

– un arrêté instaurant une servitude de canalisation d’eau potable,

-un arrêté instaurant une servitude d’aménagement du domaine skiable.

 

Des terrains situées sur le bois de la Colombière n’appartiennent pas encore à la commune

Certains propriétaires avaient écrit dans l’enquête publique, qu’ils ne souhaitaient pas vendre. Si c’est le cas, ils devront être expropriés grâce à la DUP, mais cela prendra du temps.

Les opposants considèrent de bonne augure que le préfet n’ait pas encore signé la DUP, ce qu’il aurait pu déjà faire compte tenu des réponses rapides des communes pour demander le démarrage du chantier, ne prenant pas le temps d’étudier suffisamment les réserves inscrites par les commissaires enquêteurs.

Pour l’instant, le projet est « retenu ».

Auteur: gfumex

Partager cet article :

1 commentaire

  1. *** Le collectif demande au Préfet de ne pas se précipiter pour signer la DUP ***

    À l’impossible nul n’est tenu !

    Mais c’est condamner ce prefet à végéter.
    COmment peut-on mettre en balance la carrière d’une personne ausi éminente avec qqs arbres ?
    Allons allons un peu de sérieux.
    S’il vous plait.

    Ce n’est pas en luttant contre leurs actes que nous les empêcherons de nuire – ils sont contraints par un Système.
    C’est en changeant ce régime qui fabrique et encourage la cupidité chez les gens et les dévastations dans le grand jardin qu’on appelle notre Terre.

    mais bientôt, ces tentatives encore assez libres ne seront plus possible.
    La dictature est ‘en marche’.
    Et les renverser sera encore plus difficile,
    encore plus mortel.

    Répondre

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.