Publié par gfumex le 25 Mar 2023 dans Agriculture, France, Témoignage | 1 commentaire

Mis à jour dimanche 26 mars à 19H24

L’état d’esprit des haut-savoyards après cette journée d’émeute, était plutôt morose avec le nombre de blessés à déplorer chez les manifestants, dont trois graves.

Ce soir, tout le monde est invité à la soirée festive et conviviale organisée dans la commune de Melle, mais le cœur n’y est pas : « si je pouvais, je préférerai rentrer maintenant, car je ne me sens pas fêter notre marche en pensant à tous les blessés. Comme je dépends de copains pour rentrer en voiture, j’irai, mais sans trop de convictions”
Je ne sais pas dans quel pays on vit. J’en ai marre”.

La journée a été dure.

« Les policiers faisaient barrage avec leurs véhicules pour empêcher l’accès au chantier en lançant des grenades dans la foule. Au départ, j’ai pris en pleine figure les gaz lacrymogène qui m’a fait pleurer et je me suis replié.
Je me trouvais à 200 mètres du barrage quand j’ai vu arriver une grenade près de moi.
J’étais abasourdi.

J’ai pu estimer à 25 000 personnes le nombre des participants. 250 ont été blessés dont 3 graves et un en processus vital engagé. Les personnes venant au secours des blessés recevaient des grenades. »

On parle de tirs tendus. 400 grenades d’encerclement ont été tirées et aussi, plus grave, des balles de défense qui avaient été employées contre les gilets jaunes, et depuis interdites.

L’heure du bilan

Vraisemblablement, les discussions vont aller bon train de soir à Melle.

Pour l’instant, on peut considérer que c’est un échec dans la mesure où Darmanin a réussi, par la violence, à empêcher l’accès au chantier de milliers de manifestants et de mettre l’opinion publique de son côté, grâce aux médias d’informations continues, en ne parlant que des véhicules incendiés et des blessés des forces de l’ordre.

Cependant, c’est aussi une véritable victoire avec la mobilisation de plus de 20 000 manifestants contre ces bassines qui a pu faire émerger dans les médias la question de la privatisation de l’eau pour des gros céréaliers, qui n’ont plus rien à voir avec l’agriculture, au détriment de l’ensemble des agriculteurs paysans qui cultivent pour nourrir la population.

Ces prédateurs privatisent l’eau pour générer des profits avec l’exportation de leurs céréales, nourries aux pesticides, et pour fournir de l’alimentation au bétail. Le plus scandaleux, est que ces bassines sont créées avec l’argent public, c’est-à-dire avec notre argent qui pourrait être utilisé pour améliorer les services publics de la santé, de l’école, des transports…