Courrez voir « libri et nuvole » de Pier Paolo Giarolo, ce jeudi à 14H00 à la Turbine
La compétition documentaire de « Annecy cinéma italien » nous offre une petite perle avec le film de Pier Paolo Giarolo « libri et nuvole ».
Images magnifiques d’un haut plateau du Pérou près du ciel et des nuages où vivent des familles paysannes indiennes.
Une petite fille, avide de lecture, trouve son bonheur dans les quelques livres qui arrivent dans son village, livres amenés par les femmes sur leur dos à travers des chemins caillouteux dans la montagne.
Le livre est le seul trait d’union avec la compréhension du monde.
Ces bibliothèques rurales, gérées par les habitants avec le soutien de militants et d’intellectuels, leur permettent d’accéder à la connaissance et à la conscience de la réalité du monde.
Ces micros sociétés autogestionnaires créent des pôles de résistance contre la dévastation de leur terre vénérée depuis des millénaires. La présence de la plus grande mine d’or d’Amérique latine, à quelques jets de pierre de leur village, détruit toute une montagne et pollue la terre avec le mercure utilisé pour récupérer l’or.
Grâce aux livres et à la présence de militants d’éducation populaire, la résistance s’organise au sein des conseils de village, pour dénoncer la main mise des multinationales sur leur pays.
La télévision, arme de la mondialisation pour détruire la culture populaire
Au même titre que la mine d’or, la télévision, par la diffusion des séries américaines, risque de casser toute la dynamique crée au sein de la communauté, en particulier au niveau des enfants. On retrouve les même méthodes employées par les colons américains qui vendaient du mauvais alcool et des armes aux indiens pour provoquer leur disparition.
Aujourd’hui, sur ce plateau andin, cette communauté veut conserver sa culture ancestrale qui lui a permis de vivre depuis des générations des produits sains de leur terre.
La terre est un livre dont chaque humain tourne les pages.
Quand ces enfants s’approprient les livres, « ils les incorporent comme une semence, comme une source », explique Pier Paolo Giarolo. « Il ne s’agit pas de lire pour lire, mais de lire comme s’il s’agissait d’une activité agricole ».
C’est cette universalité du message que ce cinéaste, militant des droits de l’Homme et de l’enfant, a mis dans ce film.
Une universalité qui doit conduire chaque être humain à résister contre la société imposée par une minorité de nantis.
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