Conférence de Bernard Friot à Annecy sur les retraites : « augmenter les charges patronales en prenant sur les profits ».

Séance mémorable ce 14 septembre avec Bernard Friot.

Une belle et forte prestation qui a permis aux 186 personnes présentes de (encore) mieux comprendre l’enjeu des retraites, mais surtout de voir ses batteries militantes rechargées par l’énergie de cet universitaire économiste et sociologue, passionné par son métier de chercheur en économie du travail.

Avant de découvrir sur notre site l’intégralité de la conférence de Bernard Friot, on peut résumer son message en quelques principes forts :

Le premier est d’en finir avec le marché du travail.

« Alors que les syndicats et les partis politiques de gauche luttent à bon escient contre le marché de l’eau, de la santé, de l’éducation…, ils acceptent le marché du travail comme un mal nécessaire alors qu’il s’agit de lutter contre, en affirmant le travailleur comme un producteur et non comme un « demandeur d’emploi » :  il existe même des cours de C.V. à l’université pour « mieux se vendre » ! »

« La part des cotisations salariales – qui est une ponction sur la valeur ajoutée – correspond à la partie « socialisée » du salaire. Nous pouvons ainsi toucher du salaire « hors emploi » qui permet, entre autres, de payer les retraites. En augmentant la part patronale des cotisations sociales, il s’agit d’assécher le profit « en amont », et non de le « taxer » en aval. »

Les investisseurs ne sont que des parasites.

Selon Bernard Friot, l’argent qu’ils mettent pour soi-disant « sauver une entreprise », appartient en fait aux salariés qui vont produire de la plus value. En réalité, ces investisseurs n’apportent rien, sinon des titres qui ne sont que des bouts de papier sans valeur. Et de provoquer en déclarant : « l’objectif n’est pas de contrôler les banques, c’est de les supprimer ! »

Friot explique que nous serions devenus les adeptes d’une nouvelle religion païenne dont le Dieu tout puissant sont les Marchés.

« Un salaire universel pour tous et pour tout » nous délivrerait du marché du travail.
« La solution est d’instituer un salaire à vie en fonction de sa qualification et non de son emploi. Ce n’est plus l’emploi qui serait qualifié, mais le salarié lui-même. »

Bernard Friot entrevoit 4 niveaux de qualification en fonction des acquis de la formation et de l’expérience : le premier niveau démarrerait à 2000€ par mois, le deuxième à 4000€, le troisième à 6000€ et le quatrième à 8000€ pour finir à 10000€, soit une échelle des salaires réduite de 1 à 5.

En prenant exemple sur les retraités – dont les pensions doivent rester du « salaire continué » et non du « revenu différé », Bernard Friot propose d’étendre à tous les salariés le principe d’un salaire à vie fondé sur la qualification personnelle.

« Pour cela, la qualification personnelle doit remplacer l’emploi comme support des droits sociaux et économiques. »

Auteur: gfumex

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