Nous vous offrons un poème d’actualité de notre lecteur Philippe Brand.
Plus que les accidents, plus que les catastrophes,
En toutes occasions, hiver, été, printemps,
Sujet favori des conversations,
Bien que le plus souvent, tu nous laisses sains, saufs,
Tu as mauvaise presse depuis l’aube des temps.
Jamais pour toi, les félicitations.
Au matin, l’on maugrée, si déjà tu te lèves,
Et chacun te maudit, lorsque tu n’es pas brève ;
En août, tu fais fuir de nombreux touristes.
Déprime n’est pas loin, quand quatre jours se suivent
Où tu obstrues le ciel, chasses les couleurs vives.
Tu rends, en automne, bien des gens tristes
Pour te manifester, il te faut des nuages,
Du coup, le soleil quitte notre beau paysage,
Notre atmosphère redevient plus fraiche.
Il faudra se couvrir avec des petites laines
Ou l’on éternuera tant que l’on fera peine,
Et que l’on n’aura plus, plus, plus la pêche.
Pourtant que dirait-on sans les ruisseaux, les sources,
Qui irriguent nos champs, font pousser les ressources,
Qui approvisionnent toutes nos tables ?
Que ferait-on si l’herbe restait jaune hors raison,
Donnant sa prise au feu, menaçant nos maisons ?
Une hypothèse par trop redoutable…
Comment rester en vie, si l’on a faute d’eau,
Si notre corps ne peut trouver doses vitales ?
Il va défaillir, devenir malade.
Certains peuples, moins bien pourvus de tes cadeaux
En font continument l’expérience infernale ;
De santé, ce n’est point la promenade.
Des humains, voilà bien la belle ingratitude,
Mauvais temps, on t’appelle, et l’injure est trop rude ;
Epouvantable, la forfaiture !
Mais, si la sècheresse s’installe tout l’été,
Tout le monde te prie de te manifester,
Même en orage, mais sans bavures.
Juin-Septembre 2012