BNP Paribas, la banque d’un monde qui meurt – Extinction Rebellion veut désamorcer les « bombes climatiques »

Dans la nuit du 6 au 7 février, Extinction Rebellion a décidé de salir la banque la plus crade parmi les banques françaises, partout en France.

A Annecy, 4 agences de la BNP ont été touchées (Annecy Parmelan, Annecy Royale, Annecy Le Vieux Albigny, Annecy Le Vieux Petit Port): du faux pétrole a été déversé sur les devantures des agences bancaires et les distributeurs automatiques pour dénoncer les implications de la banque dans le financement des énergies fossiles.


Mais alors pourquoi s’en prendre aux agences de la BNP ?

Ces actions s’inscrivent dans un mouvement de fond, lancé en octobre par les ONG Notre Affaire à Tous, Oxfam, et Les Amis de la Terre avec leur mise en demeure de la banque française leader dans le financement des énergies fossiles. Pendant 10 ans, ces organisations ont amassé des preuves qui mettent en lumière l’importance des financements de la BNP dans les « bombes climatiques »(1) de diverses entreprises productrices d’énergies fossiles, Total Energies en tête.
En effet si BNP Paribas comme d’autres a annoncé se retirer du financement des projets EACOP et Tilenga, elle en reste un des principaux contributeur.

 

C’est la banque qui finance le plus Total Energies en Europe

Elle participe donc indirectement au développement des projets de l’entreprise en Tanzanie et en Ouganda. EACOP est un projet de pipeline géant, le plus long du monde qui soit chauffé, pour assurer le transport du pétrole extrait parles 400 puits de forage de Tilenga. Ces champs de pétrole sont exploités dans la région du Lac Victoria, une des plus grandes réserves d’eau de la région. Le moindre incident pourrait mettre en péril cette ressource et menacer
des milliers de vies (2). Entre 2016 et 2020, années où les projets Tilenga et EACOP sont réellement lancés, BNP Paribas a financé Total à hauteur de 6 milliards d’euros.

BNP Paribas, comme d’autres banques françaises, s’est pourtant engagée à respecter les recommandations du GIEC en matière d’investissements, notamment en promettant de suivre la méthode PACTA qui permet d’évaluer l’alignement de leurs investissements avec les différents scénarios climatiques que l’on connaît.(3)
La banque, en finançant Total Energies et par extension ses agissements criminels et climaticides à l’autre bout du monde, ne respecte absolument pas ses engagements en matière d’écologie. Et il n’est même pas ici question des droits humains, perpétuellement bafoués par l’entreprise et ses sous-traitant. Les gouvernements respectifs de l’Ouganda et de la Tanzanie, deux régimes autoritaires en font également peu de cas, puisqu’ils n’ont eu de cesse depuis quelques mois d’enfermer les opposant.es aux projets.
Extinction Rebellion, comme d’autres mouvements et organisations, a compris l’importance d’empêcher l’aboutissement des projets Tilenga et EACOP, tant pour les habitant.es que pour le vivant dans son ensemble.

 

Total Energie est une industrie puissante, avec de nombreuses ramifications et une influence qui n’est plus à prouver.

« On n’est pas naïf.ves, on sait bien que l’argent c’est le nerf de la guerre » affirme Camille, militante chez Extinction Rebellion (XR). « Si on trouve le moyen de leurs couper les vivres, ces projets ne verront pas le jour ». C’est pourquoi XR a décidé de dénoncer les financeurs de TotalEnergies, contributeurs indirects du chaos climatique que nous promet l’entreprise avec ses projets pharaoniques et destructeurs. En rappelant publiquement à BNP Paribas les engagements qu’elle a pris en matière de climat, et les risques que
ses financements font encourir aux populations impactées par les deux bombes climatiques Tilenga et EACOP, nous appelons au retrait de tout soutien financier de la part de cette banque.

Extinction Rebellion exige l’arrêt immédiat de tout investissement dans les énergies fossiles de la BNP, et la suppression des agios, purement et simplement.

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(1) Bombe climatique : « gigantesques projets pétroliers et gaziers qui entraîneraient chacun au moins un milliard de
tonnes d’émissions de CO2 au cours de leur durée de vie, soit au total, l’équivalent d’environ 18 années d’émissions
mondiales actuelles » (Damian Carrington, Matthew Taylor, The Guardian
https://www.theguardian.com/environment/ng-interactive/2022/may/11/fossil-fuel-carbon-bombs-climatebreakdown-oil-gas)
(2) Rapport : Un cauchemar nommé Total (Survie, Les Amis de la Terre) :https://www.amisdelaterre.org/uncauchemar-nomme-total/
(3) Rapport : Total fait du sale, la finance complice ? (Greenpeace et Reclaim
Finance) :https://u6p9s9c8.rocketcdn.me/site/wp-content/uploads/2021/02/TotalFaitDuSale_LaFinanceComplice-1.pdf

Auteur: gfumex

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