Après le drame de Lampedusa, comment mieux communiquer et informer sur la solidarité internationale ?
C’est un des enjeux du forum co-organisé à Lyon le 14 novembre prochain par RESACOOP (1) dans le cadre d’un projet cofinancé par la Commission européenne sur le thème : «communiquer en réseau pour le développement» (inscriptions jusqu’au 4 novembre) (2).
Le chef de file en est la Fédération catalane des ONG, avec pour partenaires le Consortium des ONG du Piémont et RESACOOP, dispositif au service des acteurs rhônalpins de la coopération internationale.
Un échange entre journalistes et représentants d’ONG pour mieux informer et communiquer sur la solidarité internationale.
Si les problèmes migratoires et les questions de développement font régulièrement la « Une » des médias (récemment le drame de Lampedusa), il n’est pas toujours facile de les comprendre et de savoir comment agir pour tenter de les résoudre. A l’heure où l’information circule en permanence sur les réseaux sociaux, le lecteur-citoyen semble disposer de tous les outils pour se forger une opinion. Pourtant, face aux problématiques complexes vécues par les populations du Sud et face aux multiples actions de solidarité internationale menées par les ONG, les associations ou les collectivités territoriales, il reste aux journalistes à jouer leur rôle d’enquête, d’analyse et de mise en perspective, sans chercher à plaire ou à déplaire. L’occasion de rappeler leur vocation à remuer le stylo, le micro ou la caméra dans les plaies du monde…
Une telle vocation suscite bien-sûr bon nombre d’interrogations chez ceux et celles qui souhaiteraient que leurs actions soient plus souvent et mieux relayées dans la presse. Et c’est là où se situe la différence entre la volonté de communiquer des ONG ou associations de solidarité internationale et la mission d’informer des professionnels des médias. Mais loin d’un rapport dualiste entre « donneur » et « receveur » d’informations, y a t’il moyen d’échanger sur les pratiques et priorités de chacun ?
Tel sera en tout cas l’enjeu du forum organisé le 14 novembre à Lyon.
Journalistes, acteurs de la solidarité et universitaires des trois régions associées sont invités à débattre, l’objectif étant d’améliorer la circulation de l’information. L’occasion également de croiser les regards de journalistes venus de pays bénéficiant de projets de coopération, en particulier le Burkina Faso, la Guinée et le Mali. Les participants pourront aussi prendre connaissance des résultats de deux études diagnostic menées en Rhône-Alpes, Piémont et Catalogne. La première avait pour objectif d’identifier la façon dont les médias régionaux traitent le thème de la coopération au développement. La seconde étude portait sur la qualité et l’impact de la communication des structures de coopération internationale.
L’association « Reporters solidaires » animera l’une des rencontres proposées, en présence notamment de Philippe Pitaud, rédacteur en chef du quotidien Le Progrès et Thierry Borde, directeur du Réseau Médias Citoyens. Enfin, Gérard Fumex assurera une restitution des ateliers en tant que vice-président du Club de la presse des pays de Savoie.
Myriam Benoit
(1) Depuis 1994, RESACOOP (Réseau d’appui à la coopération internationale) conseille et accompagne les organisations de la région Rhône-Alpes engagées dans des actions de coopération et de solidarité internationales avec les pays en développement et en transition économique. Créé à l’initiative de la Préfecture de région et du Conseil régional Rhône-Alpes, RESACOOP vise l’amélioration de la coopération internationale en région et le renforcement des compétences de l’ensemble des acteurs rhônalpins, quel que soit leur statut. En Haute-Savoie, la Cité de la solidarité internationale située à Annemasse relaie ses actions.
(2) Contact : Anna Castelnuovo
Tél : 04 72 77 87 67 – http://www.resacoop.org/actualites/detail.asp?id=1595&admin=1