Annecy-Roumanie, l’éducation des enfants Roms se conjugue avec le verbe « discriminer »

Le 28 mars dernier , en partenariat avec le « Collectif Urgence Roms74 », la MJC de Novel a projeté le  film : « Notre école » de la cinéaste roumaine Miruna Coca-Cozma, en présence de nombreuses familles Roms de Roumanie, résidant sur l’agglomération annécienne.

Moment de rencontre avec l’ensemble des militant(e)s qui nous permit de comprendre dans quelles situations vivent ces populations et pourquoi elle fuient cette réalité innaceptable. Tous les droits sont bafoués, en particulier le non respect de ceux des enfants (au travers de la Convention Internationale de 1989) comme celui du droit à l’éducation.

 

A quoi servent les programmes européens de constructions d’écoles en Roumanie ?

 

Le documentaire suit le parcours scolaire de trois enfants Roms dans un village de Transylvanie durant plusieurs années. La situation économique y est des plus précaires. C’est pourquoi, l’Europe a décidé d’octroyer une aide depuis 2004, pour construire 30 écoles en Roumanie, pour que les enfants Roms puissent bénéficier de ces infrastructures.

Le film provoque le questionnement. Il donna lieu à un débat fort riche avec la réalisatrice par visio-conférence.

Que peut-on faire pour transformer ces situations intolérables en tant que citoyen(ne) de l’Europe, pour donner existence aux droits fondamentaux de l’enfant ? Allouer une somme d’argent pour construire des écoles, ne suffit pas à provoquer des changements durables. C’est se donner bonne conscience.

En effet, on découvre avec effarement, dans la réalité de ce village, que rien ne change. Pire, les autorités tirent avantage de l’octroi de ce budget (discours où l’on se montre…).

Les enfants Roms, continuent à être maltraités et sont considérés comme des élèves à part. La ségrégation s’amplifie, le personnel enseignant n’est pas formé à l’accueil de ces enfants ; ils reproduisent des comportements racistes, portant atteinte à la dignité des personnes.

« Oui, on a fait pour eux, et voilà le résultat ! »

Le problème est que l’on n’a pas fait avec eux.

Les experts européens faisant loi, imposent leur logique. Aucune interrogation et réflexion autour des pratiques sociales, politiques et économiques. Au contraire, tout est fait pour renforcer les idées reçues et l’esprit de fatalité.

Il s’agit de dénoncer ces discriminations et agir pour aider à leur suppression.

Quel rôle peut jouer l’Europe ? Pensons-y quand nous irons bientôt voter.

Colette Charlet

 

NB : A ce sujet, je vous invite à lire le livre : « Intervenir auprès des enfants en situation de rue », sous la direction

de Laurent Ott – Editions Chronique Sociale 2013

 

 

 

Auteur: Colette CHARLET

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