À l’initiative de la CGT, une mobilisation nécessaire contre les mesures anti-sociales du gouvernement. Mais pour quelle finalité ?
Une manif, pour en faire quoi ?
On est en droit de se poser cette question, car ce 25 juin, tout au long du cortège de plus de 150 personnes à Annecy organisé par l’UL CGT d’Annecy – auquel s’étaient associés des militants de Sud/Solidaires – fusaient des interrogations quant à la portée de ce mouvement.
Pourtant, au sein de la manifestation, les motifs de mécontentement et de revendications ne manquent pas.
La liste est longue :
-Pour la hausse généralisée des salaires, des retraites et pensions
-Pour la fin des licenciements abusifs, des suppressions de postes
-Pour la défense des droits conventionnels et statutaires
-Pour la maintien des effectifs et la création d’emplois
-Pour la retraite à 60 ans à taux plein et la reconnaissance de la pénibilité
-Pour la revalorisation des retraites, alors que la Haute-Savoie est en zone de vie chère…
Mais aussi, la réforme territoriale : inquiétude grandissante des salariés du champ social
C’est une attaque sans précédent, car, on met à mal les conventions collectives et ceci depuis plusieurs années. Cela se traduit aussi par des économies d’effectifs au nom de la mutualisation des services, de la baisse des dotations d’état, des subventions au profit du privé (partenariat public-privé).
Les luttes récentes dans les hôpitaux (avec la Loi Bachelot) ont fait apparaître le malaise où “l’important n’est plus de soigner mais de faire des actes au détriment des patients, parfois mal soignés et des soignants qu’on oblige à mal travailler.”
Le tissu associatif et culturel paie un lourd tribut, car la mise en concurrence fait disparaître de nombreux emplois.
Une faible participation à ce mouvement
C’est surtout parmi les retraités que l’on s’interroge : « les actifs se sont peu mobilisés, alors que le chômage et la précarité, les inégalités s’aggravent ».
De nombreuses questions se posent
-Mobiliser des salariés un jeudi après-midi n’est pas facile.
-A t-on pris le temps et les moyens de préparer cette journée d’action ?
-De quelles façons associe t-on les salariés à la préparation des luttes ?
-Pourquoi la CGT s’est retrouvée presque seule ?
-Pourquoi les entreprises en difficultés ne sont pas présentes ?
-Comment inventer de nouvelles formes de mobilisation, d’interpellation de l’opinion publique ?
-Comment solliciter les médias ?
– Quels liens existe-t-il entre des lois Macron et Rebsamen, avec le Pacte de Stabilité Européen ?
Un sentiment d’impuissance
Cette avalanche de questions ne font que renforcer le sentiment d’impuissance des salariés et leur crainte de perdre leur emploi.
Les salariés ont du mal à voir les conséquences désastreuses de cette politique au service des patrons, des multinationales, des actionnaires décidée depuis 2012 et qui imposent aux pays une austérité, une mise en concurrence qui tue l’emploi, restreint nos droits fondamentaux, réduit drastiquement les budgets des services publics, ceux de la sécurité sociale et de santé, accentue les inégalités sociales où les pauvres deviennent encore plus pauvres…
Ils restent sur la défensive.
Par quels moyens vaincre l’esprit de fatalité et construire ensemble et plus massivement les luttes ?
Il faut aller au delà des slogans inscrits sur les banderoles, inventer des pratiques alternatives qui permettent aux salariés de prendre conscience, de penser par eux-mêmes, d’agir et transformer des situations inacceptables sur nos territoires et ailleurs.
Mais, y a t-on été préparés ? Les médias dominants et lobbies savent si bien nous conditionner !
Un long chemin reste à parcourir pour apprendre à vivre dignement et sans peur du lendemain !