L’Auditorium accueillera vendredi 21 novembre, à 19h30, une projection-rencontre autour du film « J’veux du soleil », en présence de Gilles Perret. l’entrée de la séance est gratuite. Ce documentaire, tourné au cœur du mouvement des Gilets Jaunes, reste l’un des rares témoignages filmés réalisés pendant la mobilisation.
“Le pouvoir a tremblé” : retour sur un mouvement populaire de 2018
Interrogé, Gilles Perret coréalisateur du film avec François Ruffin, rappelle que:« « J’veux du soleil » est un film unique : « C’est le seul film tourné et sorti en plein mouvement. Documenter l’instant était essentiel, c’est de loin le mouvement le plus fort depuis très longtemps. Pourtant, il a été mal documenté, mal perçu. C’est la seule fois, dans notre histoire récente, où le pouvoir a réellement tremblé. »
Le réalisateur ajoute: « Il fallait laisser une trace autre que celle montrée par les médias. On a fait passer les Gilets jaunes pour des violents, des fachos, des incultes. » mais sur le terrain, l’équipe découvre une réalité bien différente :
« Sur les ronds-points, on a rencontré des gens dans leur diversité, leurs difficultés, leurs questionnements. On ne leur demandait pas pour qui ils votaient. On voyait surtout des personnes qui voulaient changer les choses, y croire sincèrement. »
Un mouvement brisé… mais des débats riches Malgré les désillusions, Gilles Perret souligne ce que la mobilisation a révélé :
« Il y a eu énormément de discussions sur les ronds-points : comment vivre ensemble, comment réinventer la démocratie, réhabiliter l’impôt… Les partis politiques et les syndicats sont souvent restés à distance, mais ça n’enlève rien à la richesse de ce qui s’est passé. »
Mais face à eux, dit-il, un mur : « Ils se sont heurtés à un pouvoir violent et sourd. Il fallait alors décrédibiliser le mouvement et l’image qu’on en donnait. »
L’après-mouvement a laissé des traces profondes :« On ne peut pas dire que la société se soit améliorée. Le pouvoir a eu peur, et quand le pouvoir a peur, il frappe fort. La répression a été terrible : des morts, des mains arrachées. Ça a effrayé tout le monde. »
Selon lui, cette violence a contribué à déplacer une partie des manifestants :« Beaucoup de Gilets jaunes, qui n’étaient pas politisés, se sont retrouvés dans les bras du Rassemblement National. À force d’être maltraités par l’État, ils ont vu là un échappatoire, à mon grand désespoir. »
En conclusion , le mouvement des Gilets Jaune, : « C’est un éclair, un éclair jaune, fluorescent même, qui ne dure qu’un instant mais se grave dans les mémoires…. »


