Non il ne s’agit pas d’un nouveau mais 68 avec la violence des pavés et des gaz lacrymogènes.
Les jeunes manifestants de ce 10 septembre avaient les pieds sur terre.
Ce n’était ces jeunes nantis des beaux quartier parisiens qui, en mais 68, réglaient leur compte avec la puissance parentale et aspiraient à une liberté sans entrave puisant sa source dans une liberté sexuelle et économique. Une jeunesse en révolte radicale épousant le petit livre rouge de Mao ou les luttes révolutionnaires d’Amérique Latine. Une jeunesse, comme Cohn Bendit, après avoir prêché l’engagement révolutionnaire a épousé par la suite les principes les plus éculés de l’économie libérale capitaliste.
Bien sûr un énorme mouvement social de grève générale a pu naître, vite anéanti par la reprise en main des appareils politiques de gauche qui avaient peur d’être dépassés par le peuple en lutte.
Ce n’est pas le cas de cette jeunesse du 10 septembre.
Déçus par l’impuissance des partis politiques et des élus incapables de répondre aux besoins élémentaires du peuple en matière d’éducation avec un système d’éducation nationale qui assèche l’émancipation et l’autonomie des élèves, d’une absence de pouvoir d’achat leur permettant de manger bons et sain, à une agriculture industrielle qui écrase les petites exploitations, une impossibilité de se loger dans des conditions correctes et abordables, ni pouvoir se soigner correctement, de subir la dégradation de l’environnement et de la bio-diversité, d’être confrontés aux guerres fratricides comme à Gaza, et en Ukraine, à une Union européenne vendues aux lobbies de l’économie capitalisme ultra-libérale, à la montée du fascisme partout dans le monde.
Ils savent qu’ils n’ont rien à attendre de cette société pour vivre mieux, ils décident de se suffire qu’à eux-mêmes en s’organisant dans des lieux autogérés.
Le 10 septembre renoue avec la fête et la notion d’autogestion.
On est loin des traditionnels défilés moroses, avec ses manifestants marchant d’un pas vieillissant, reproduisant le long des nombreuses manifestations sans effets, leur impuissance devant un pouvoir politique autoritaire et sourd au peuple.
Ce 10 septembre, la fête était au rendez-vous avec toute un jeunesse prête à s’investir politiquement, mais pas en confiant leur avenir aux traditionnels partis politiques dont la seule ambition est de se répartir les places d’élus.
Trois jeunes manifestant-e-s ont expliqué les raisons de leur participation au 10 septembre. On retrouve le besoin de se faire entendre et l’espoir que ce 10 septembre soit le début d’une grande aventure sociale :
Thibault Gentil du collectif « indignions-nous » appelle à se mobiliser pour réfléchir aux conditions de poursuite du mouvement. La notion d’autogestion, même si elle n’est pas exprimée nommément par les jeunes, correspond à leur désir se s’organiser en toute autonomie, comme le suggère Thibault
Des assemblées générales sont prévues pour cela. Ce soir, 11 septembre, une se tiendra à 19h sur le Pâquier à Annecy