Le multiplexe Mégarama, situé en face de Cap Périaz, a ouvert en décembre 2022 à Seynod après 8 ans d’attente. Rencontre avec sa directrice, Hélène Lebas-Hatteville.
Comment se positionne le cinéma parmi l’offre existante sur le territoire ?
« Pour l’implantation d’un cinéma, le parcours est long et nécessite de passer en commission. Un cinéma s’implante en trois ans, on étudie alors l’offre par rapport au nombre d’habitants. A Annecy, parce que la ville et ses alentours se sont considérablement développés en nombre d’habitants, il est apparu que la ville était sous-équipée ».
« Nous avons établi une convention écrite en partenariat avec l’Auditorium de Seynod. Nous ne programmons pas de cinéma d’art et d’essai. Je me cale sur des sorties nationales qui peuvent être ancrées sur le territoire, et je renvoie certaines demandes vers l’Auditorium. »
Quel est votre bilan un an après l’ouverture de Megarama ?
« C’est un peu tôt pour un bilan. Les choses se font tranquillement. Nous venons de commencer à proposer des abonnements. Je suis très contente de la proposition faite aux Seynodiens car tout le monde ne descend pas au centre ville d’Annecy ».
« Je parle beaucoup avec les spectateurs et je me rend compte que le public vient essentiellement de l’Albanais, de Chavanod et n’allait pas au cinéma avant. Sur certains films je constate que des spectateurs, qui ont leurs habitudes à l’Auditorium ou au Nemours, viennent en famille car j’ai une proposition plus large et plus grand public, venant en complément de l’offre existante. Chez les jeunes, le cinéma commence à se faire connaître. La ligne n°2 est directe et très pratique pour les ados qui viennent en bus. »
Le 13 mars, à 20h30 Mégarama va projeter « La promesse verte » en avant-première, avec le réalisateur Edouard Bergeon.
« J’ai à cœur de présenter des films sociaux et environnementaux qui peuvent amener le débat auprès du plus grand nombre, notamment des gens qui ne sont pas hautement sensibilisés à ces causes. C’est pour cela que l’année dernière, j’ai organisé des débats sur le monde paysan . Dans cet esprit, nous proposerons une soirée-débat le 13 mars en présence du réalisateur Edouard Bergeon. «
« Edouard Bergeon avait réalisé le film « Au nom de la terre » sur le monde paysan et il s’attaque aujourd’hui plutôt aux lobbys et aux industriels, à l’huile de palme et à la déforestation en Indonésie. »
« La promesse verte » est un film avec un gros casting que j’avais repéré et pour lequel je me suis positionnée il y a plusieurs mois auprès du distributeur. Je trouve intéressant et passionnant qu’un intervenant vienne échanger avec le public».
