La pêche n’est pas de bon thon

C’est une article édifiant que la journaliste Vanessa Martineau a écrit dans le numéro du 19 juillet de Politis  « Océans face à l’amer » sur la dérive catastrophique de la pèche au thon.

Bien pratique pour garnir les salades d’été et les sandwichs, ce poisson en conserve est issu d’une pêche néfaste sur les plans écologique, économique et social.

La première conséquence est la disparition probable du thon albacore, listao ou obèse en 2025.

Cette surpêche de 300 000 à 400 000 tonnes pêchées annuellement, principalement dans l’océan indien ou pacifique, est transformée en boîtes de miettes.

L’autre conséquence est le développement d’une pêche industrielle et polluante

Les thoniers senneurs DCP ( « dispositifs à concentration de poissons »), pêchent avec des filets cachés sous des radeaux en utilisant des balises GPS et satellite, ainsi que des sondeurs pour connaître le volume de poissons piégés. Le problème est que ce système n’est pas sélectif : des tortues, des requins ou des raies sont pris au piège, sans oublier la pollution engendrée par l’abandon de radeaux dans les mers.

Attention aux labels

La pêche industrielle se cache derrière des labels faussement « durables » comme  « MSC (Marine Stewardship Council), créé en 1997 par Unilever et le WWF. Selon plusieurs études d’ONG et de scientifiques, ce serait une imposture et un cas d’école de greenwashing : le cahier des charges serait trop peu contraignant et la majorité du thon labellisé viendrait finalement de pêches industrielles à fort impact écologique.

Les alternatives durables existent, mais sont rares :

Vous pouvez miser sur le thon germon pêché à la canne de la marque Connétable, ou acheter via Poiscaille, l’Amap de la pêche. Mais le meilleur moyen de préserver les populations de thon est de moins en manger.

 Les droits humains en boîte

Traite des êtres humains, violences physiques et verbales, servitude pour dettes, travail d’enfants : un rapport de Bloom de mai 2023 révèle que toute la filière de l’industrie du thon viole les droits humains les plus fondamentaux, que ce soit sur les bateaux de pêche en Afrique et dans l’océan Pacifique ou dans les usines de transformation d’Asie du Sud-Est et d’Amérique centrale, où travaillent beaucoup de femmes.

Auteur: librinfo74

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