
Premier plan, de gauche à droite : François Sotgiu brigade Albens, Magalie Villegier contrôleuse, Marie Aguillon vente, Delphine Casteran contrôleuse, Yves Roux retraité
Les cheminots CGT de Haute-Savoie ont convoqué la presse pour alerter sur la dégradation du service ferroviaire qui affectera les utilisateurs de la SNCF, en particulier par la suppression de tous les trains directs Annecy lyon et sur l’augmentation de trains avec un seul agent sur le département à compter du 15 décembre
Suppression de trains directs Annecy-Lyon. Il nous faudra changer à Aix les Bains.
A partir du 15 Décembre 2019, va s’opérer une vaste modification du plan de transport dans notre région Auvergne-Rhône-Alpes.
On a déjà tenté de supprimer le premier TGV Annecy-Paris qui part à 5H32, mais il y a eu mobilisation. On continue avec acharnement avec la suppression de trains directs Annecy-Lyon. Il nous faudra changer à Aix les Bains.
Avec l’ouverture à la concurrence, l’intérêt du passager, qui était garanti globalement par le service public de la SNCF, ne sera plus assuré
Bientôt, comme ce ne seront plus sans doute les mêmes prestataires, il nous faudra parfois acheter 2 billets avec des prestataires différents. Et, s’il y a retard, personne ne sera responsable, vous louperez votre correspondance, car le train direct ne pourra attendre et vous ne pourrez être indemnisé ; chaque entité de transport gérant ses affaires.
La Région Rhône-Alpes sera morcelée en territoires avec différents prestataires de service. De plus, personne ne pourra vous renseigner car les guichets ferment les uns après les autres ou restreignent leurs horaires d’ouverture.
Veolia et Keolis sont aux aguets pour s’emparer des marchés.
Ce dernier qui est franco-québécois se targue d’être « un acteur majeur du transport quotidien et de la mobilité ». C’est une fausse concurrence entre les différentes entreprises, en chasse pour la reprise de lignes à moindre coût. La SNCF ne se propose pas comme opérateur des TER. Cela va aboutir à la suppression de nombreux trains que l’on juge peu rentables.
Pourquoi avoir supprimé le train direct pour les stations d’hiver ?
On peut se demander pourquoi la SNCF supprime les trains directs pour les stations d’hiver et le train de nuit St Gervais Paris ?
La seule explication, avec l’ouverture en décembre 2020 de la concurrence sur les TGV et autres trains nationaux, est de dégager des créneaux disponibles pour les mettre à disposition des futurs opérateurs ferroviaires privés à bas coût.
L’opérateur privé qui remettra en circulation le train de nuit Paris St Gervais fera des profits substantiels.
Et le Léman Express dans tout cela ?
Depuis quelques semaines, les médias en parlent, puisque il doit démarrer en décembre prochain. Mais, ce ne sont pas les cheminots SNCF qui en assureront le fonctionnement. Tout ce flou et cette désorganisation n’est pas sans conséquence avec de moins en moins de personnels qualifiés sur la sécurité des voyageurs. De plus en plus d’accidents surviennent faute de personnel suffisant (cf celui des Ardennes).
Qu’en est-il de l’investissement, des infrastructures, quelles incidences ?
Là aussi, on réduit les moyens en ce qui concerne la robustesse du réseau. Tout est fait pour désorganiser le service, à le morceler en mini entreprises. Ceux et celles qui vont pâtir de cette situation sont ceux et celles qui habitent loin des villes, en montagne et doivent prendre des correspondances. Tout est fait pour ne conserver que les lignes qui passent par les villes d’une certaine importance. Cela va accélérer la suppression de personnel au-delà d’Aix les Bains. De plus, celui-ci devra être polyvalent. On n’aura plus plus d’esprit de coopération et on va perdre en efficacité.
Et le montant des prix des billets ?
On dit souvent que la mise en concurrence va permettre au voyageur de choisir au plus offrant. Là aussi, il y a mensonge (cf ce qui se passe avec EDF/GDF), en particulier pour ceux qui sont des abonnés, puisqu’il y a morcellement des entreprises. Ceux qui effectueront de courts trajets, au nom de l’égalité paieront pour ceux qui effectuent un long trajet. C’est déjà le cas en région Ile de France avec le passe annuel/mensuel Navigo. Le voyageur qui ne se déplace que sur Paris paiera autant que celui qui se déplace depuis une zone de banlieue éloignée de Paris. On appelle cela tarif unique.
Les conséquences d’une telle politique de destruction ?
En attendant, comme on le dit : la Terre se réchauffe…
Cet abattage politique sur les citoyens en particulier les plus modestes va accentuer les inégalités, les empêcher de voir clair ; et pourtant ils apprécient d’aller directement d’une ville à l’autre surtout pendant les vacances.
Au quotidien cela complique les choses, surtout lorsqu’il faut se rendre à son travail. Cela rallonge les trajets. Les usagers se tournent alors vers les bus à bas coût, ou vers le co-voiturage. Il devient compliqué de changer les mentalités, d’autant que les médias ne dévoilent pas les véritables enjeux.
Ceci n’est pas sans conséquence sur l’augmentation des gaz à effets de serre, sur les conditions de travail des personnels. Actuellement on note 2 suicides par semaine et dernièrement 1000 démissions.
Mais qui est à la manœuvre pour produire un tel désastre ?
Ce sont les choix de nos instances européennes. Notre pays marche sur les traces de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne (« There is no alternative !!! »)
« Il est temps de réagir, que les usagers se fassent entendre, car ce sont eux qui paient l’addition. »