À Annecy, Bure s’invite à la Préfecture.
Annecy, 22 février 2018 18h30
Dans l’urgence, une trentaine de militants* ont manifesté devant la Préfecture pour exprimer leur colère contre l’évacuation brutale par les forces de l’ordre des occupants du site de Bure.
Depuis l’été 2016, des militants avaient investi le bois Lejuc, dans la commune de Mandres-en-Barrois, pour s’opposer à la création d’un centre de stockage géologique (cigéo) de 85 000 m3 de déchets nucléaires à haute activité et à vie longue, considérés comme les déchets radioactifs français les plus dangereux.
Selon le journaliste du Monde « Rémi Barroux, l’opération musclée, démarrée à 6h15 le 22 février, « a mobilisé cinq escadrons, soit environ 500 gendarmes mobiles. Après avoir été positionnés tout autour du site du bois Lejuc, les militaires ont progressé par le sud et par le nord, évacuant les occupants des cabanes – les « hiboux » ainsi que se sont baptisés les opposants arborant des masques d’oiseaux de nuit.
Selon le procureur de la République de Bar-le-Duc, Olivier Glady, « il y a sept gardes à vue en cours », une à la suite de l’évacuation du bois Lejuc et six pour « outrages et/ou violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique » dans le cadre d’une perquisition menée à la « Maison de résistance » à Bure dans l’après-midi.
Un appel à mobilisation les 3 et 4 mars sur le site de Bure
En utilisant la force, le gouvernement risque de galvaniser la résistance – en particulier celle de nombreux élus – et devra s’attendre à une radicalisation du mouvement dans les semaines à venir, comme le laisse entendre le journaliste du Monde : « En un an et demi d’occupation, les « hiboux » du bois Lejuc ont en effet tissé des réseaux militants dépassant largement le cadre de la Meuse : une vingtaine de comités de soutien se sont constitués dans toute la France, qui se sont donné rendez-vous à Bure les 3 et 4 mars, pour un « week-end de renforcement de l’occupation ». L’exécutif craint aussi que des « zadistes » nantais ne rejoignent le front meusien. »
* Des représentants de la confédération paysanne étaient venus en nombre, accompagnés de syndicalistes « Solidaires », de militants des insoumis, de membres d’ATTAC, des Amis de la Terre et des citoyens écologistes.