Philosophie. « Pensez ce que vous voulez, pourvu que ce soit faux. »
Que ce soit dans l’histoire ou dans l’actualité, le fonctionnement des hommes se distingue de celui des animaux du fait qu’il intègre une quantité énorme d’erreur, de mensonges, de méprises, d’illusions, de croyances et d’obscurités.
On pourrait définir l’humain comme l’animal qui se trompe et se fourvoie sans cesse.
Même ses crimes ou ses guerres sont, la plupart du temps, commis sous de faux prétextes ou pour des mobiles ridicules.
Ne parlons pas de ses exploits: des pyramides, pour ne pas mourir, aux ordinateurs, pour devenir intelligents, en passant par tout ce travail de fourmi pour n’enrichir que les plus vicieux.
Tout ce que fait l’homme se retourne contre lui et surtout lorsque ses intentions sont bonnes. Il n’y a rien de pire, chez les hommes, que leurs entreprises vertueuses, voire héroïques, on est sûr qu’elles mènent à un désastre.
L’homme est un animal affolé, il n’a jamais pu supporter ce qui fait pourtant son originalité, et Pascal dirait sa grandeur : sa conscience, plus perçante sans doute que celle des autres espèces, si perçante qu’elle ouvre sur la terrible vérité.
Tout le comportement humain n’est que dénégation, même sa quête de la connaissance n’est qu’une fuite dans l’ignorance volontaire. Et c’est pourquoi il a toujours été si autoritaire dans la protection de ses dogmes. Tout pouvoir a pour fonction d’en interdire la mise en doute.
Même la tolérance, si apparemment bienveillante, est une ruse pour ne mettre en question une opinion que par une autre opinion, aussi fausse.
Pensez ce que vous voulez, tel est le principe de la liberté, pourvu que ce soit faux, tel est celui de la terreur.
C’est que nous savons la vérité mais que nous n’avouerons pas.