Des militants de la LDH dénoncent le manque de volonté politique d’héberger les migrants dormant dans la rue à Annecy

Nous diffusons un courrier envoyé à librinfo par des militants d’Annecy de la Ligue des Droits de l’Homme en réponse à notre article : « Pierre Lambert, Préfet de Haute-Savoie, considère que son devoir est qu’aucune personne ne doit dormir dans la rue contre son gré »

« Nous nous félicitons de savoir que le Préfet 74 considère que son devoir est qu’aucune personne ne soit dehors contre son gré. Par contre, Mme LYONNAZ, Présidente de la Croix Rouge 74, se trompe lorsqu’elle dit qu’il suffit d’appeler le 115 pour être hébergé.

En ce début de période hivernale, beaucoup de personnes de toute origine, de toute nationalité, de tout statut, dorment contre leur gré dehors ou dans des conditions précaires en baraques ou garages, en violation des lois de notre République et des Conventions Internationales et ce dans une indifférence du plus grand nombre, voire une hostilité de certains encouragée par un climat de peur de l’étranger et la cassure actuelle du lien social.

Arguant d’un manque de moyens, lequel en réalité cache la peur de l’appel d’air à l’égard de certaines catégories de population, les autorités publiques parfaitement au courant de la situation, se complaisent de manière coupable dans l’impéritie et tardent à trouver des solutions d’hébergement pour tous à la hauteur d’une crise sanitaire, sociale et humaine qui s’est déjà installée.
En vérité, il n’existe aucune volonté politique de la part des autorités départementales et locales de s’attaquer au problème de l’hébergement d’urgence des personnes sans abri à Annecy.

Fort heureusement, on peut se féliciter de la solidarité affichée dans l’urgence par des centaines de particuliers et la mobilisation de certaines associations à l’endroit des personnes dehors; des dons en habillement et en nourriture, des couvertures et des tentes ont été fournis à cette occasion; des personnes ont assuré des repas chauds au quotidien et accueilli pour des nuitées les personnes les plus exposées; d’autres apprennent le français aux migrants et les aident dans leur parcours administratif.

Reste qu’en dépit de ces manifestations fraternelles qui ne peuvent qu’être provisoires, le relais doit être pris en urgence par les autorités publiques et les associations institutionnalisées bénéficiant de crédits publics pour assurer un hébergement pérenne à tous et des conditions de vie humainement acceptables.
Déjà des signes inquiétants se font jour :
-concurrence malsaine entre associations dont les militants s’épuisent
-actes discriminatoires à l’endroit de certaines catégories de population
-apparition de certaines pathologies
-bagarres entre individus excédés
-actes de délinquances extérieures
etc..
Avant que n’arrive une catastrophe, nous exigeons Mesdames et Messieurs les autorités de l’État, de la ville d’Annecy et du CD 74, que toutes les personnes sans abris soient hébergées et traitées en toute égalité en droits et en dignité.

Des militants tenant la permanence Ldh qui appellent le 115 pour les personnes ne parlant pas Français et qui se voient opposés des refus régulièrement et majoritairement ».

Auteur: j.c

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