Mardi 10 octobre, la riposte syndicale sera unitaire quand la fonction publique est en danger

Les représentants de l’UNSA, de FO, de la FSU, de la CGT et de SUD-Solidaires. Le représentant de la CFDT a dû partir plus tôt.
Les syndicats organisait une conférence de presse à la Maison des Syndicats de Cran-Gevrier Annecy pour annoncer la grève unitaire du 10 Octobre 2017 et en donnant rendez-vous à 14H devant la préfecture d’Annecy.
Pour les syndicats présents, l’important est que l’unité syndicale soit affirmée avec la présence de la CFDT.
Il y a longtemps qu’il n’y avait pas eu de mobilisation dans une telle unité.
Il est à regretter l’absence des médias et des radios. Seul Librinfo a répondu à l’appel, alors que la situation sociale se dégrade considérablement, que les suppressions d’emplois ne cessent d’augmenter dans le public comme dans le privé et tout cela dans le but de réaliser des économies sur le dos des plus fragiles ; jusqu’à plus de 4 Milliards d’euros !
Donner la parole aux différentes organisations syndicales : que font-elles face à cette situation ?
Le SGEN-CFDT se montre confiant, certain que la mobilisation sera importante dans le premier degré. Les difficultés s’accumulent, exaspérant les personnels, provoquant de sérieuses inquiétudes alors que les mesures prises par ce gouvernement s’accumulent : gel du point d’indice, suppression d’EVS, emplois aidés dans la fonction d’aide à la direction d’école. Les directeurs et directrices ne parviennent plus à faire face… L’ambiance devient exécrable, il y a comme un ras le bol. On en arrive à réquisitionner du personnel/adjoint pour assumer certaines tâches. Ajouter à cela que l’accompagnement du handicap a du mal à être assuré. Alors, on s’oriente vers l’externalisation privée des services.
La FSU constate la gravité de la situation de la Fonction Publique. Il n’y a aucune vision de l’avenir pour des millions de jeunes. Ainsi, 120 000 postes sont en passe d’être supprimés sur 5 ans, alors que le nombre d’élèves augmente. Tous les services sont atteints y compris à Pôle Emploi. Et pourtant, c’est là que l’on construit de la solidarité et de la culture commune depuis 1945. De telles attaques frontales ont un impact dans divers champs comme celui de la santé (hôpitaux publics en détresse et déserts médicaux…) provoquant de profondes inégalités, précarité de certaines catégories sociales…
Le pouvoir d’achat diminue
On constate une perte du pouvoir d’achat, surtout dans notre région. Beaucoup ont peine à se loger. Ceci n’est pas sans répercussion dans le secondaire, où l’on peine parfois à recruter. Tout est gelé ou freiné. On parle de compensation au niveau de la CSG : c’est une duperie quand on pense aux milliards aux milliards accordés aux riches ! Toutes ces mesures repoussées ne font que renforcer la colère des personnels, d’où la nécessité d’œuvrer dans l’unité syndicale.
FO s’associe à la grève de la Fonction Publique, car « il est temps d’augmenter les salaires dans tous les domaines de la Fonction Publique. La CSG représente une ponction non négligeable. Petit à petit, on note aussi qu’il faudra défendre notre statut et nos droits à la retraite, notre droit à la titularisation, refuser les jours de carence, revaloriser le PPCR. » FO souhaite la réussite de ce mouvement unitaire dans tous les services publics et particulièrement dans les écoles.
La CGT se félicite de cette intersyndicale.
Nous ne pouvons qu’être solidaires de ceux et celles qui luttent aussi dans le privé. Les services publics sont un outil de liaison et d’égalité pour tous les citoyens. Tous les usagers sont touchés par les dégradations et atteintes aux droits fondamentaux ; quand on voit ce qui s’est passé l’été dernier sur l’hôpital d’Annecy, quant aux difficultés rencontrées par les inspecteurs du travail pour exercer leur travail… On ne peut se détacher du contexte national dans lequel s’inscrivent toutes les luttes quand on vise à détruire les services publics.
Pour SUD Solidaires, « on est dans un contexte politique arrogant, méprisant, bafouant nos droits, surtout à l’égard de ceux et celles qui vivent des situations de précarité. Nous devons faire en sorte de répondre aux revendications et faire lien entre le public et le privé. L’heure n’est plus à accepter la mise à mal de la fonction publique. L’urgence est à la convergence des luttes, face à l’arbitraire local et des accords d’entreprises. Il nous faut garantir des lois cadre, socle des droits sociaux pour tous et toutes. »
Compte-tenu du contexte local, l’UNSA appelle à la mobilisation urgente autour du gel du point d’indice et de la prime de vie chère en Haute-Savoie. « Il faut en finir avec la stigmatisation du rôle des fonctionnaires, alors que des suppressions massives de postes, des réorganisations et « mutualisations », particulièrement au Ministère de l’Économie et des Finances sont en préparation (1600 postes). En milieu rural ou péri urbain, il y a de plus en plus de fermetures de services. Il manque des enseignants remplaçants, en particulier dans le secondaire. On ne peut plus attendre, tant tout se dégrade. »
Au cours de ces interventions, on a senti que les organisations exigent de véritables négociations (la preuve avec les routiers), une reconnaissance du travail de la fonction publique et des moyens pour répondre aux besoins de la population. Public, privé, actifs, retraités, tous et toutes solidaires !