Rites
Sous la 5° République, il est de bon ton que le Président de ladite instaure un rite qui participe de la construction de son image.
De Gaulle n’en avait pas vraiment eu besoin car il avait déjà tâté de l’Angleterre et de l’Histoire. Pompidou s’accommodait fort bien du fort de Brégançon mais aussi de l’art contemporain au sein duquel il créa son centre. Giscard s’invitait à dîner en toute simplicité chez des Français qui voyaient parfois arriver chez eux mobilier, cuisinier et intendance quelques jours avant les agapes. Mitterrand escaladait en tribu la roche de Solutré. Chirac campa au salon de l’agriculture, honora quelques conquêtes ainsi que des têtes de veau et des Corona. Sarkozy entreprit la conquête du plateau des Glières, mais le plateau était trop haut et la foulée trop courte. Hollande reprit et amplifia la randonnée sarkozienne en paysage humain et féminin, et l’officialisa.
Quid d’Emmanuel Macron ? Cet Emmanuel qui est un intellectuel, donc un homme complet et qui le porte à merveille car il a travaillé pour s’en payer, des complets, se doit d’innover puisqu’il fait de la politique autrement. Nous l’attendons donc au tournant, ou dans la ligne droite, en côte, en descente. Là où il voudra.