Aller à la rencontre de l’écrivain humoriste PEF…

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Mais qu’est-ce qui a fait courir les enfants et leurs familles en grand nombre à sa rencontre, pour fêter les 10 ans de l’Accro-Livres, en de nombreux lieux de l’agglomération annécienne comme les bibliothèques/médiathèques, les théâtres (Renoir, Rabelais) etc… ?

De Janvier à Juin 2017, des évènements vont se succéder sous forme d’expos, ateliers/lecture/écriture, rencontres littéraires entre différents auteurs, spectacles autour de son œuvre. Le tout public se sent concerné puisqu’en ce jour de dédicace du 11 Février, le hall d’entrée de la bibliothèque Bonlieu d’Annecy était bondé. Beaucoup de familles arrivèrent avant l’ouverture officielle. Une attente qui fut l’occasion d’échanges…Il ne fut pas rare d’entendre : « Moi, j’ai découvert PEF quand j’étais enfant avec le Prince de Motordu…alors, je veux que mes enfants aient le même plaisir à le lire ». Les enseignant(e)s présentes attestèrent qu’elles  et qu’ils ont eu à cœur de faire découvrir ce patrimoine de la littérature  à leurs élèves car l’écrivain avait laissé des traces inoubliables des années auparavant, leur avait permis d’avoir un autre regard sur l’enfant en difficulté ou qui se sentait en marge .

Au-delà du Prince de Motordu, il y a l’engagement « antimilitariste convaincu », sans négliger l’humour, menant avec sa famille et ses amis un combat pacifiste. On le perçoit au travers de son livre témoignage : «  Ma guerre de Cent Ans » paru en 2014 chez Gallimard. De même ses albums jeunesse  des éditions Rue du Monde portent cette constante préoccupation. En effet, il fut marqué par la barbarie des guerres  qu’elles soient mondiales et ou coloniales…

De nombreux périples à travers la planète lui font rencontrer les populations, en particulier les enfants qui sont victimes de situations tragiques. Il s’attache à faire entendre les « sans-voix » et les inciter à s’exprimer, à prendre comme arme stylos et crayons. Il ne cesse de les encourager et ceci dès le plus jeune âge.

Il fait connaître ceux et celles qui se sont battu(e)s pour faire respecter les Droits des Enfants. Ainsi, lorsque je fus devant lui pour lui faire dédicacer « Korczak, pour que vivent les enfants » réalisé en 2012, avec Philippe Meirieu ; il me confia combien le combat du Dr Janusz Korczak, exterminé depuis le Ghetto de Varsovie, en 1942, avec ses orphelins vers Treblinka, le toucha profondément. Il y eut pour lui nécessité de rendre vivant l’engagement de Korczak, pour mieux appréhender la réalité, la comprendre. Être témoin, pour transformer des situations inacceptables faites d’injustices et de discriminations.

Lui faisant part de mon implication au sein de l’Association Korczak qui défend le droit de l’enfant au respect, il me confia avec émotion, alors que je lui remettais des poèmes de collégiens de 6ème et 5ème de collège, à partir du livre « Korczak… » : «  Moi aussi, je travaille avec des mineurs Africains d’un centre d’accueil de réfugiés ! » Il  y a animé des ateliers d’écriture  et d’adresse à Korczak et ses orphelins, alors que la plupart de ces jeunes réfugiés sont de confession musulmane. On s’aperçoit alors que les barrières de haine tombent pour laisser place à une implication culturelle dans et par le champ de la création. Il y a de quoi s’interroger sur la situation politique actuelle qui provoque de la désespérance et de l’intolérance au sein de diverses communautés.
Oui, les mots peuvent devenir matière à solidarité contre les maux de la violence qui rongent notre société. Ces quelques minutes d’échange/dédicace où il redonne de l’espoir à tous et toutes en particulier aux enfants qui n’osent se lancer dans l’écriture, tordre le sens des mots, se plonger dans les livres…Même si l’on se trompe, il a cette adresse pleine de malice, pour agiter nos consciences : « J’aime les gens qui doutent ! »

Auteur: Colette CHARLET

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