Julian Augé, la geste de la pensée politique émancipatrice

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Construire ses savoirs politiques qui s’appuient sur les fondements de l’éducation populaire et le respect des droits fondamentaux. Tel était l’enjeu de cette conférence gesticulée, animée par Julian Augé, enseignant, militant politique au Théâtre de l’Échange d’Annecy, en ce mercredi 4 janvier.

Salle comble, avec des militant(e)s venu(e)s de tous les horizons, visiblement en attente de partager leurs préoccupations, de réveiller les consciences endormies par le discours fataliste et dominant des lobbies de toutes sortes, du système financier néo libéral et qui mine nos institutions.

Mais comment en est-il arrivé là ?

Son chemin depuis l’enfance est jalonné de prises de conscience, l’amenant à faire des choix, à se questionner, à réfléchir avec d’autres dans le champ de l’éducation populaire pour élaborer des réponses, ouvrir des débats, faire valoir ses droits, comprendre que seul on n’y parviendra pas. D’où l’importance du collectif quand on se sent dans l’impasse et c’est ainsi que le titre de cette conférence prend du sens :  » Je sais plus où j’habite ou comment j’ai arrêté de vouloir être propriétaire… » Certains et certaines ont fait le choix, poussé(e)s par leur famille, fasciné(e)s sans s’en rendre compte par les injonctions médiatiques et politiques d’acheter un appartement, de changer de voiture ou de smartphone… s’identifiant ainsi à des personnes à qui l’on voudrait ressembler.

dsc07530Mais Julian Augé refuse ces modèles du néo libéralisme qui empêche les personnes de penser et décider par elles-mêmes, de changer de point de vue. Son travail, ses actions militantes sont nourries par les lectures de philosophes, historiens, sociologues…, par les rencontres avec l’Autre, même s’il et si elle ne partage pas ses idées.

 

Alors, quelles alternatives?

Il a le désir de sortir des pratiques qui mènent au communautarisme, même si cela est difficile, car pour lui la solidarité est une valeur sûre. Le fait de travailler ses conférences au sein de cette « Coopérative Citoyenne » est un levier pour affronter le public, la société civile. C’est faire œuvre d’éducation populaire. Il sent qu’il y a urgence à poursuivre le combat pour sortir de l’impuissance politique qui paralyse les couches populaires, les enferme dans le désespoir, la colère, le repli identitaire, l’inaction émotionnelle. Comme le dit l’historienne Arlette Farge : « Les émotions ne coagulent pas afin de se constituer en volonté de lutte et de solutions. »

L’accumulation des difficultés, des défaites de la gauche nous conduisent selon Frédéric Lordon vers l’idée de malheur et « celle-ci ne laisse plus que deux possibilités la lutte ou l’effondrement. Il faut donc apprendre à se ressaisir.

Ces conférences gesticulées et pleines d’humour rendent intelligibles les rapports sociaux sur nos lieux de travail, au sein de nos familles, dans nos associations, pour pouvoir convertir nos peurs, nos impuissances contre un système politico économique qui broie les plus faibles et provoque des guerres effroyables.

Si nous ne ressaisissons pas, alors, la droite et l’extrême droite répandra l’injustice, la xénophobie, la domination violente et l’exclusion, bafoueront nos droits de citoyen et citoyenne…

Selon les fondamentaux de la Coopérative Citoyenne

Auteur: Colette CHARLET

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