Julien Masson invité de l’université populaire et du « Grand Bivouac » : Rétablir la vérité de l’Histoire…

Julien Masson au lycée Berthollet

Julien Masson                 au lycée Berthollet

Mercredi 21 Septembre, au lycée Berthollet d’Annecy, l’Université Populaire d’Annecy avait programmé une rencontre, avec le photo journaliste documentaire, auteur, Julien Masson, en partenariat avec le Festival du Voyage : « Le Grand Bivouac » dont le thème cette année est : « Vivre » au delà des conflits et folies meurtrières.

Julein Masson est venu nous présenter son travail autour du film : « Mémoire en marche ».

Ce documentaire retrace l’histoire des Tirailleurs Sénégalais durant la dernière guerre mondiale, engagés dans le combat pour la libération de notre pays, en débarquant en Août 1944 sur les plages de Provence.

Beaucoup y ont laissé leur vie. Julien Masson est allé à leur rencontre.

Ils sont très âgés, il y avait donc urgence à transmettre leurs témoignages qu’il a pu diffuser aux collégiens de Savoie.

 

Une profonde discrimination.

Ces libérateurs de notre pays subirent une impardonnable injustice.

Leur héroïsme ne fut que partiellement reconnu et ils durent se battre pour recevoir une pension, au même titre que les soldats français. Au travers de la revue : Vie de Quetzal (journalisme alternatif et revue participative) la parole est donnée aux voix minoritaires dans le monde.

 

Un projet ambitieux. Une enquête fouillée.

Il s’est étalé sur 2 ans avec de nombreux allers et retours entre la France et le Sénégal. Toute une série d’enquêtes avec la participation des collégiens pour marcher sur les traces des libérateurs et résistants. Qu’en reste t-il ?

Des entretiens plein de dignité avec les survivants du Sénégal, très âgés, car, engagés entre 1940-1944.

 

Que sait-on de ces Tirailleurs Sénégalais ?

Depuis la colonisation française par Faidherbe, ils ont connu toutes les guerres et se sont engagés aux côtés des Français.

Mais le prix à payer fut lourd. Ainsi, lors de la Première Guerre Mondiale, furent mobilisés : 100 000 hommes dans les tranchées – 300 à 350 000 mobilisés en 1940, auquel il faut ajouter 2 Millions de Maghrébins. L’Afrique a donc fourni un énorme contingent de soldats et subirent les massacres de Hitler d’autant qu’ils étaient des Noirs. Ils furent surtout envoyés aux avant postes pour ralentir l’armée du Reich. Beaucoup furent prisonniers et ceux qui s’évadèrent des stalags rejoignirent les Maquis de la résistance comme dans les Vosges ou le Vercors. Brazzaville, à un moment donné devint la capitale de la France Libre et point de ralliement des Tirailleurs Sénégalais.

Avec l’Appel du Général De Gaulle, les gouverneurs militaires d’Afrique, firent en sorte d’acheminer des bataillons pour assurer le Débarquement de Provence; ce qui permit à notre pays de se libérer par lui-même, 70 jours après le Débarquement de Normandie.

 

La solidarité au cœur de la résistance avec ces combattants africains

Ils ont fait leur preuve dans les Maquis et des liens d’amitié se sont créés.

Mais, comme ils sont noirs, on ne trouve que peu de traces de ce qu’ils firent, en particulier dans les Archives d’après-guerre. C’est ainsi que notre pays peut réécrire l’Histoire du Sénégal  selon un certain point de vue colonialiste et au mépris de ceux qui laissèrent leur vie, de ceux qui libérèrent : Toulon, Marseille…

 

Tout fut  » blanchi à la sauce des vainqueurs ».

En outre face aux injustices et inégalités de traitement certains se rebellèrent ou revendiquèrent. Pourquoi n’étaient-ils pas traités à égalité avec ceux de la métropole? Il y eut alors des massacres que l’on continue à masquer, voire effacer. Compte-tenu de ces disparités et violations des droits fondamentaux et des conventions internationales, il est temps de rendre justice et de faire sortir de l’ombre ces hommes avant qu’ils ne disparaissent.

 

Pourquoi aborder ces questions d’Histoire avec des collégiens?

Pour Julien Masson, il y a urgence à transmettre aux collégiens ces faces de l’histoire de France restées volontairement occultées.

Vue la manière dont elle a été transmise, il lui paraissait indispensable de mettre en partage les histoires singulières, de permettre le questionnement, la mise en recherche de la vérité.

Les élèves se sont fortement impliqués grâce aux échanges France -Sénégal. La revue Vie de Quetzal a joué un rôle important, car nous fonctionnons souvent avec des représentations, des préjugés raciaux souvent transmis par certains médias.

Il s’agit vraiment d’un travail d’éducation populaire. Aborder ces sujets avec les élèves a permis un changement des mentalités et mérite d’être connu.

Auteur: Colette CHARLET

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