Le Préfet interdit à Genci Koci de passer son CAP en l’expulsant de France jeudi prochain

article modifié le 23 /02 à 8H21

Genci Koci vient de recevoir son ordre d’expulsion pour ce jeudi 25 février.

Ce jeune lycéen albanais est depuis le 7 février au centre de rétention de Saint Exupéry. (Lire ICI l’article paru dans librinfo).

Son crime ? Être devenu majeur.

Alors qu’il bénéficiait d’une scolarité exemplaire au LEP de Rumilly, le Préfet lui interdit de passer son CAP de « canalisateur en Travaux Publics » en fin d’année scolaire, en l’expulsant de France ce jeudi 25 février.

Le Préfet, droit dans ses bottes.

Plusieurs courriers ont été envoyés la semaine dernière au Préfet par Resf, le collectif de soutien et l’inter-syndicale enseignants pour réclamer le retour de Genci Koci dans son établissement scolaire.

Au courriers envoyé par Resf* le Préfet a répondu que la procédure était légale et qu’il ne faisait qu’appliquer la loi (voir ICI la réponse du Préfet).

Dans sa réponse (ignorée pr le Préfet ), Resf reconnaît que  » le placement en rétention de Genci Koci s’est fait dans le respect des procédures » elle s’interroge  » sur le sens d’une mesure de protection qui se trouve soudainement interrompue, sans même laisser à ce jeune, qui a saisi la chance que nous lui avons offerte, le temps de  finir sa formation. Quelle explication cohérente de cette interruption fournir à ses camarades de classe, alors que la devise » liberté, égalité, fraternité » est remise en évidence dans les établissements scolaires   ? « 

Une scolarité exemplaire

Nathalie Geldhof – son professeur principal au LEP de Rumilly – a découvert chez Genci Koci une grande aptitude d’apprentissage et une forte motivation pour réussir : « Quand il arrive en France en décembre 2013, sans famille, ne sachant pas parler français,  il est pris en charge comme mineur isolé. À Annemasse, il réussit rapidement à maîtriser notre langue grâce à la mission de lutte contre le décrochage scolaire. »

Alors que sa demande de préparer un CAP de peinture n’a pu aboutir, l’entreprise de Travaux Publics Villard de Rumilly était prête à l’embaucher en alternance, mais son statut ne le lui permettait pas.

C’est le LEP de Rumilly qui l’accueille en section « canalisateur Travaux Publics ».

Genci Koci n’a pas eu le temps d’obtenir l’asile

À sa majorité, ce jeune albanais a demandé l’asile, mais dans l’attente de son obtention – même si les délais ont été réduits – le laisse vulnérable. Une situation qui laisse carte blanche au Préfet pour l’arrêter.

Une arrestation « malencontreuse »

Les conditions de son arrestation ne sont pas encore bien établies.

Il aurait été interpellé par hasard dans un abri de bus lors d’une simple vérification d’identité, alors qu’il rentrait de chez un ami voir un match de foot. Pourtant dans son courrier le Préfet indique que  » M. Koci a été interpellé sur la voie publique, dimanche 7 février à 23h25, dans le cadre d’un contrôle d’identité organisé sur réquisition du procureur de la République (…) »

Trois jours pour convaincre le Préfet

Les recours au Tribunal Administratif ayant été rejetés, Michèle Blanc, avocate de Genci Koci, a donc engagé une procédure devant la cour d’administrative d’appel. Mais celle démarche n’est pas suspensive.

Devant l’urgence de la situation, le collectif de soutien envisage de manifester devant la Préfecture, avec l’aide de Resf.

Si le temps est très court pour mobiliser en cette période de vacances scolaires, ces citoyens résistants refusent de baisser les bras devant une telle décision qu’ils consdèrent comme inique.

Auteur: gfumex

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