Je pleure, j’enrage
Je pleure ceux que je considérais comme mes copains, mes amis, ma famille, ceux qui, avec un crayon et avec humour, avec insolence se battaient contre la bêtise, contre l’ignorance. Ils se battaient aussi pour la liberté de penser, la liberté d’expression, la liberté de la presse. Et je fais le lien avec le Canard enchaîné dont la devise est « La liberté d’expression ne s’use que lorsqu’on ne s’en sert pas ».
J’enrage contre ceux qui se répandent dans les médias en invoquant la liberté de la presse. Ainsi hier matin j’ai entendu Philippe Val sur France Inter parler de liberté d’expression, lui qui a viré Stéphane Guillon et Didier Porte de la station dont il était directeur. Il a ensuite déplacé l’émission de Daniel Mermet « Là-bas si j’y suis » de 17 h à 15 h pour qu’elle ait moins d’auditeurs. Mais il y avait, malgré cela, encore plus de 600000 auditeurs qui pouvaient s’exprimer chaque jour sur le répondeur de l’émission. Hier matin encore j’ai entendu Laurence Bloch, la nouvelle directrice de France Inter, défendre la liberté de la presse alors que c’est elle qui a mis fin à l’émission « Là-bas si j’y suis »et contraint Daniel Mermet et ses auditeurs au silence.
J’enrage contre ceux qui font l’amalgame entre les citoyens musulmans qui vivent tranquillement leur foi dans le respect des autres et les islamofascistes qui assassinent de sang froid des dessinateurs libres de Charlie hebdo.
Je pleure et j’enrage.
Et je me dis qu’il nous faut sans relâche, chaque jour et tous ensemble défendre la liberté de penser, la liberté d’expression, la liberté de la presse contre tous les totalitarismes.