« Se Battre » de Jean-Pierre Duret et « L’esprit de 45 » de Ken Loach, des films de résistance projetés à « la nuit de la colère »

Jean-Baptiste Callebout secrétaire ULCGT, Michel Caré Directeur cinéma Turbine, Gilles Cheron CGT santé, Jean-Pierre Duret réalisateur
Ce vendredi 23 mai les différentes projections du festival du film social organisé par l’UL CGT, ont rempli la salle de la Turbine et de nombreux spectateurs ont participé aux débats.
Jean-Pierre Duret, le réalisateur du très remarquable film « Se Battre », nous a fait partager ses convictions de cinéaste engagé. En filmant ceux qui sont souvent montrés comme « des feignants, des assistés, des déclassés », il restaure leur confiance en soi et les rend à leur dignité. Pendant 3 mois il a rencontré ces personnes « sur le fil de la vie » que plus personne ne regarde, atomisés dans le paysage social français. Ils sont pourtant 13 millions à vivre à nos côtés, et ce film nous demande de leur porter un autre regard. Il montre leur parole, leur lucidité, leur conscience. Les mensonges des politiques (depuis sa sortie très peu d’élus ont répondu aux invitations à une projection) nous font croire que nous sommes impuissants et que leur réalité n’est pas la nôtre. Nous avons besoin d’une pensée politique qui rassemble et transcende le travail considérable des nombreuses associations d’entraide et de réinsertion, dont les acteurs sont extraordinaires de simplicité, de courage et de confiance.
Le film « L’esprit de 45 » de Ken Loach retrace les moments cruciaux d’après-guerre où la Grande-Bretagne, pour sortir de l’ornière de la pauvreté et de la misère, s’est rassemblée autour d’un idéal social de solidarité qui a transformé son économie et permis au plus grand nombre d’accéder au progrès social… avant le terrible coup d’arrêt du thatchérisme des années 1980. De quoi méditer sur notre actualité bien française de haro sur nos services publics et leur disparition programmée par le dogme libéral.
Catherine Cleyet-Merle


