MAPA, un joyau du documentaire espagnol projeté à la biennale d’Annecy
Une belle découverte !
En compétition :
MAPA, documentaire de Elias Leon Siminiani. 2012/85′
Ne cherchez pas ! MAPA n’est pas en « standard » en « pano » ou en « scope ». MAPA commence avec une vignette perdue au milieu de l’écran qui montre son ex-compagne dans les dunes de sable . Puis le cadre s’agrandit, devient presque carré. Et on se retrouve dans la noirceur de l’Inde.
Alors Siminiani joue avec l’image, il en cache la moitié, il la découpe à droite ou à gauche, il en occulte une partie . Il en fait un film aux multiples formats.
C’est un foisonnement d’images, de supports, de cadres auquel on assiste en écoutant le commentaire de l’auteur, toujours surprenant, humoristique, romantique et d’une sincérité désarmante.
Ce film documentaire, en vérité un film journal intime -ou un film aller et retour comme le dit Siminiani- se déroule entre Madrid et l’Inde. Il nous raconte une rupture amoureuse. Elias part en Inde pour tenter d’oublier sa compagne qu’il aime encore mais qui l’a quitté. Elle est toujours là dans sa tête de manière obsessionnelle et malheureusement le voyage n’est pas suffisant pour l’oublier. Il lui faudra faire des allers et retours pour arriver jusqu’au retournement( à double sens). Mais je ne vous raconterai pas la fin du film.
C’est un film unique, brillant d’intelligence, novateur, inventif, jubilatoire. La créativité du réalisateur nous bouscule et nous séduit tout au long des 85 mn. Siminiani fait sauter les cadres(cinématographiques) et fait faire un pas en avant au 7° art : maintenant l’image n’est plus réduite à un format unique.
Merci à la Biennale de nous avoir présenté ce joyau du cinéma espagnol, récompensé au festival de Séville.
Il nous faudra demander à la Turbine , à l’Auditorium ou à Novel de le reprogrammer pour le faire découvrir à tous les cinéphiles.