BILLET D’HUMEUR : Notre liberté se réduirait-elle à choisir entre la peste et le choléra ?
Voilà ce qui caractérise le totalitarisme : aucun des choix qu’il nous consent ne peut le remettre en cause.
Pire : accepter de choisir est une façon d’accepter de se soumettre.
Et je pense à ce choix tragique des Ukrainiens divisés entre l’ouest et l’est du capitalisme, sachant que des deux côtés la puissance financière les réduira de toute façon à l’austérité et à la servitude.
L’un n’est pas une alternative à l’autre même s’ils se disputent encore la domination du système.
Et je pense à ce choix dérisoire des citoyens que nous sommes qui vont voter pour se donner des représentants au Parlement européen. Quel que soit leur vote il légitimera une Union Européenne qui n’existe que pour servir les intérêts de l’empire et réduire le peuple à n’être plus que l’esclave des ploutocrates(1) mondiaux.
Le seul problème du totalitarisme financier peut s’exprimer ainsi :
Comment entretenir encore l’illusion populaire de la démocratie ?
Comment faire croire au peuple qu’il conserve un peu de liberté ?
Comment faire en sorte que, croyant en sa liberté, le peuple admette sa responsabilité voire sa culpabilité dans la situation catastrophique qui est la sienne ?
Deux stratagèmes sont employés pour nous berner :
1/ le libéralisme :
Personne n’est contraint d’appartenir au peuple exploité. Que les plus malins s’enrichissent et viennent renforcer les rangs des ploutocrates.
Et certains, dans le peuple, rêvent de cette trahison.
Et certains, dans le peuple, considèrent qu’il suffit de bien travailler à l’école pour «réussir», c’est-à-dire « faire la nique » aux autres et devenir ainsi des collabos.
Car le libéralisme ne propose à l’homme que l’idéal de la « compétitivité ». Le meilleur n’est-il pas celui qui écrase les autres? Quand on inculque ces slogans aux jeunes gens à force de médias corrompus, comment ne finiraient-ils pas par le croire.
2/ le moralisme :
L’autorité des ploutocrates est légitime parce qu’ils sont les propriétaires de la richesse. Or le droit de propriété est inaliénable. Ceux qui le contestent sont des voleurs.
Si les ploutocrates exigent que le peuple paye, c’est parce que le peuple s’est endetté. Ayant vécu au-dessus de ses moyens, il doit payer sa dette, sinon c’est mal.
Les ploutocrates sont des bienfaiteurs. Là où ils investissent, ils créent des emplois. Ils ne sont pas obligés de le faire, c’est de la pure bonté car les travailleurs coûtent cher.
Serions-nous des ingrats?
Nous devons donc choisir entre le capitalisme et le capitalisme, telle est notre liberté.
Mais nous pouvons le faire de gré ou de force, alléchés par la promesse du pouvoir ou révoltés par le mépris de l’humain et le cynisme des tenants du système.
Et si ce totalitarisme nous dégoûte, il nous reste encore le choix entre la fermer ou l’ouvrir.
(1) Ploutocrate : celui qui détient le pouvoir parce qu’il possède la richesse.


