Le système de retraite en péril !
Dans le texte de loi de réforme des retraites, paru au journal officiel du 21 janvier, un article est essentiel : c’est l’article 2 qui porte progressivement à 43 annuités le taux nécessaire pour avoir une retraite entière.
En plaçant la barre très haut le gouvernement prive la plupart des salariés d’une retraite par répartition entière. Rappelons qu’aujourd’hui la durée moyenne effective de cotisations est de 37 ans pour les hommes et 35 ans pour les femmes, Il ne s’agit donc pas de travailler plus longtemps mais de percevoir une retraite plus faible.
Certains espéraient que les députés ne voteraient pas un tel projet de loi, c’était méconnaître la discipline du parti majoritaire sous la V° République et l’état de dépendance des élus PS. Le gouvernement a certes fait quelques concessions sur ce qui lui paraissait secondaire.
La question est de savoir si en dépit de ces concessions les salariés ont subi une vraie défaite.
C’est une évidence pour ceux qui ne veulent pas être aveugles.
Il s’agit d’une véritable rupture entre les générations.
Le système par répartition n’apparaîtra plus comme un système offrant aux retraités un revenu suffisant pour vivre. Les actuels retraités n’échapperont pas, dans un second temps, à la baisse des retraites au nom de l’équité (par le bas) entre générations.
Le système par capitalisation, qui ne s’est pas développé en France jusqu’à présent, se substituera progressivement à lui avec tous les risques qu’il comporte comme en atteste l’effondrement des fonds de pension Enron aux USA parmi d’autres exemples…
Les enjeux véritables sont, soit le maintien d’un système par répartition assurant une solidarité entre les générations, soit un système par capitalisation reposant sur l’individualisme et la confiance dans le système financier.
Le gouvernement socialiste a choisi… !
Jean-Pierre Richaudeau