Ne nous trompons pas d’ennemi!
Beaucoup de nos contemporains, en France et dans le monde souffrent d’une mauvaise organisation de la société et d’une répartition des richesses complètement déséquilibrée.
Les enfants qui meurent de faim (et on a l’impression en écrivant cela d’exprimer une banalité car tout le monde le sait), des familles dans la misère, des gens qui se voient, du jour au lendemain, privés de leur travail, d’autres qui travaillent dans la précarité et pour des salaires insuffisants, des services publics qui disparaissent ou se dégradent, l’environnement saccagé…
Je vous laisse le soin de continuer la liste, interminable, des méfaits de la politique menée actuellement de concert par la plus grande partie des Etats du monde.
Or, je lis, je regarde autour de moi, j’écoute et je constate que les citoyens, dans leur grande majorité, expriment leur mécontentement, cherchent à identifier les causes de leur malheur et agissent autant qu’ils le peuvent pour changer les choses.
Malheureusement, même si, çà et là, on parvient à éviter le pire, à humaniser un peu la misère voire à tirer individuellement son épingle du jeu en profitant momentanément du système, le changement reste superficiel car on ne s’attaque pas, me semble-t-il, aux causes réelles du mal.
Les politiciens qui, dans le fond, veulent conserver une situation dans laquelle ils ont le sentiment de pouvoir s’imposer nous divertissent avec des histoires de clocher et de grands mots comme « humanisme », « droits de l’homme », « progressisme », « républicain », « compétitivité », « modernisme »…et nous assomment avec leurs massues idéologiques grotesques parmi lesquelles vient en premier lieu la dette.
« Vous devez rembourser la dette, vous avez dépensé plus que vous n’aviez. » Autrement dit : « vous le peuple (bande de fainéants), vous avez vécu pendant des décennies au-dessus de vos moyens, à ne pas travailler assez et à dépenser trop. Alors maintenant il faut faire des économies, se serrer la ceinture, rembourser… » C’est l’histoire de la cigale de La Fontaine : « vous chantiez, j’en suis fort aise, et bien dansez maintenant. » Tel est le discours de la fourmi capitaliste.
Alors on cherche des coupables et on en trouve. En effet, qui profite de l’argent public ? Les chômeurs, assistés, les immigrés, pris en charge, les malades, soignés gratuitement, les personnes âgées, retraitées, les fonctionnaires, trop gâtés…
Bizarre, cette société dans laquelle les victimes sont considérées comme les responsables de tous les malheurs ! Mais tout cela est conforme à l’idéologie selon laquelle le meilleur est celui qui gagne et qui écrase les autres. Logique : le bon gagne donc celui qui perd est le mauvais.
Et les hommes politiques, de droite (cela va de soi) mais aussi ceux qui se disent de gauche jamais ne remettent en question cette idéologie et jamais, par conséquent, ne proposent de s’attaquer à la cause réelle de la catastrophe, je veux dire à l’organisation aussi mafieuse que légale (normal quand la mafia fait la loi) du système économique mondial.
Ce système qu’ils veulent faire passer pour une nécessité, pour une réalité inévitable, est une institution, c’est-à-dire une création humaine, qui ne perdure que par la volonté ou l’assentiment des hommes, aussi bien de ceux, en petit nombre, qui en profitent que de la majorité qui en souffre.
Quand allons-nous nous révolter, reprendre notre pouvoir de peuple libre et non soumis ?
Quand allons-nous, ensemble ou peuple par peuple, État par État, récupérer nos droits constitutionnels de souveraineté monétaire et commerciale pour effectivement décider de la valeur de notre monnaie et nous affranchir de la dette illégitime qui nous écrase ? Pour effectivement choisir d’acheter ce qui nous convient et pas autre chose. Pour protéger notre industrie (la reconstruire) et notre agriculture. Pour supprimer les honteux « paradis fiscaux », les héritages et les propriétés démesurées, les spéculations criminelles.
Pour rétablir la démocratie.
Pour construire une véritable coopération entre les peuples à la place de cette brutale guerre économique qui ne dit pas son nom.
La mafia au pouvoir dans le monde capitaliste néolibéral actuel doit être détruite. Et si cela ne peut l’être par la force parce qu’elle possède l’armée la plus puissante de l’histoire de l’humanité, qu’elle le soit par le refus déterminé de chacun et de chaque peuple à collaborer avec elle.
Ne nous trompons pas d’ennemi !