Une maman Roms a le doigt arraché lors d’une intervention de la police près d’Annecy.
Selon les informations fournies par le collectif de Défense des familles Roms, l’accident est survenu le dimanche 2 juin vers 16H00 à la déchetterie de Cran-Gevrier.
Mme Moldovan Aleman Simona, accompagnée de ses quatre enfants, se trouvait illégalement à l’intérieur de la déchetterie de Cran-Gevrier à la recherche d’objets et de vêtements à récupérer en compagnie de nombreux Roms, hommes, femmes et enfants : « c’est alors que la police est arrivée. Campée à l’extérieur, elle a sommé les Roms de sortir immédiatement, s’aidant de bouts de bois, de branches, lancés sur les contrevenants pour faire accélérer le mouvement, et de jets d’aérosols de défense vaporisés sur les fuyards y compris les enfants lorsqu’ils passaient le grillage ».
Selon Mme Moldovan et d’autres témoins, les adultes se sont échappés les premiers par divers endroits : « Mme Moldovan et ses 4 enfants ( de 2 à 8 ans) devaient, pour sortir, passer devant les policiers à l’endroit où l’on peut se glisser sous le grillage, et c’est pendant qu’elle soulevait le grillage que certains policiers ont frappé les enfants à coups de bâtons tout en les aspergeant de gaz au passage. La maman, ne pouvant passer par le même endroit, complètement affolée et sous les jets des bombes aérosol a dû escalader le grillage précipitamment. C’est là, qu’aveuglée, elle est restée accrochée par son alliance, ce qui a eu pour effet de sectionner l’annulaire de la main droite ».
La police se serait éclipsée à l’arrivée des secours
Toujours selon le collectif : « au vu de la blessure de Mme Moldovan, la police a appelé les pompiers et dès l’ arrivée de ces derniers, elle s’est dépêchée de quitter les lieux. Mme MOLDOVAN qui a perdu son doigt estime que la police, en utilisant illégalement les sprays, a provoqué une fuite incontrôlée de sa part et de ses enfants, ce qui provoqué l’accident. »
Elle a été emmenée par Hélicoptère pour être soignée à l’hôpital d’Annemasse.
Nous avons rencontré madame Moldovan au camp de la Digue de Cran-Gevier où elle est hébergée seule avec ses quatre enfants. Son mari est en prison à Bourg en Bresse où il purge une peine de deux mois d’emprisonnement. Sans ressource, une personne du collectif l’emmène chez une infirmière pour réaliser les soins :
Nous prenons contact avec les forces de police et la Préfecture pour connaître leur point de vue.
