Rebondissement dans l’affaire des mâchefers d’Aviernoz.

La carrière des Lappiaz sur la commune d’Aviernoz  – à proximité de Thorens – où, à partir de 2009, ont été déposés indûment par différentes entreprises environ 35 900 tonnes de mâchefers hautement polluants, provenant de l’usine d’incinération de Chavanod gérée par le SILA*, est à nouveau sous les feux des projecteurs de l’actualité.

Depuis hier, les associations ont bloqué l’accès aux camions de l’entreprise Bianco venus déposer dans la carrière des Lappiaz, sur ordre du SILA, des matières inertes pour remodeler le site . Onze camions ont pu déverser environ 88 tonnes de matériaux. Trois camions ont dû rebrousser chemin.

Pour empêcher les camions d’accéder, les manifestants ont placé des branchages et des panneaux en travers du chemin menant à la carrière.

Cette action « commando » pourrait surprendre, d’autant qu’elle a été menée, non seulement par des associations environnementales, mais par les élus de la communauté de commune.

La Préfecture prise de vitesse par le SILA

Alerté par cette initiative du SILA, le secrétaire général de la Préfecture déclarait ne pas être au courant.

Dans un communiqué, le Préfet indiquait que la décision de recouvrir le site d’une couche d’argile avait été acceptée par l’ensemble des protagonistes, et qu’il fallait pour cela remodeler le site par l’apport de 15 000 tonnes de matières inertes (entendez des gravats). La future couche d’argile imperméable a pour but d’empêcher les eaux de ruissellement d’entraîner dans des couches profondes les métaux lourds contenus dans les mâchefers.

Le SILA se moque de nous !

Selon Bernard Dufournet, cette initiative bafoue les accords passés entre les services de l’État, le SILA, les élus de communautés de communes et les membres des associations : « En concertation avec toutes les parties, il avait été convenu que les travaux devaient débuter concomitamment  avec le lancement  par la Préfecture d’un appel d’offre pour une nouvelle étude capable de déterminer les risques réels de pollution. Or, cet appel d’offre n’a pas eu lieu. »

La parution de cet appel d’offre est attendu avec impatience par les associations et les élus car il doit contenir un cahier de charges précis sur les détails techniques de la mission, ce qui intéresse au premier chef les opposants aux mâchefers : « C’est au regard de ce cahier des charges que nous saurons si cette étude permettra de connaître la réalité du risque. »

Dans le cas où les conclusions de l’étude font état d’un danger de pollution des nappes phréatiques engendrée par la nocivité les mâchefers, la Préfecture se serait engagée à dégager et à stocker les 31 000 tonnes de matériaux inertes qui viendraient remplacer les 35 900 tonnes de mâchefers préalablement évacués.

Un marché de dupes ?

Devant de tels déplacements de matériaux qui vont demander des mois et des mois de travaux, on peut se demander si l’accord que la Préfecture à obtenu, ne serait pas un marché de dupes dans le sens où l’opération de la mise en place de la couverture d’argile, éventuellement provisoire, représenterait la solution définitive espérée par le SILA.

*SILA : Syndicat intercommunal du lac d’Annecy

Lire l’article sur librinfo paru le 11 octobre : http://www.librinfo74.fr/2012/10/machefers-d’aviernoz-le-prefet-prescrit-une-etude-complementaire-payee-par-le-sila/

 

Auteur: gfumex

Partager cet article :

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.