Les caravanes des familles Roms vandalisées.
Les caravanes des familles Roms expulsées du terrain SNCF ont été vandalisées.
Deux militants de la LDH les ont découvertes hier matin à Vovray, sur un terrain de la ville d’Annecy servant de décharge.
Suite à l’expulsion des familles Roms du terrain de la SNCF, la Préfecture avait enlevé les caravanes pour les conduire à la Fourrière municipale. Devant les récupérer à la fin du week-end pascal, les membres du collectifs ne les ont pas trouvées. Pendant plusieurs jours, ils les ont cherchées. C’est incidemment qu’ils les ont localisées sur cette décharge sans savoir exactement qui a décidé de les transférer.
Un écriteau laconique pour une décharge utilisée par les véhicules de la Ville d'Annecy
C’était pour ces familles, leur seul logement abritant leurs papiers, leurs effets personnels, le peu de biens qu’ils possédaient.
Nicolas Pétry de RESF (Réseau éducation sans frontières) est scandalisé : « Il m’est arrivé de devoir récupérer ma voiture mise en fourrière à Annecy.
Elle était parquée sur un site fermé, grillagé et gardé….
(…) Mais moi, je suis pas Rom.
Pas Rom, mais écœuré, avec un très sale sentiment. Je ne vais pas jusqu’à imaginer un coup de main commandité par je ne sais quelle autorité(…), mais je me dis qu’il y a comme un pourrissement…
Je mets en perspective le discours de Grenoble, les récentes sorties tonitruantes de Guéant et la réponse de Rigault à G. Fumex, insinuant que la population réagissait déjà très négativement. Dans ce contexte de stigmatisation, laisser les maigres biens des Roms (et les Roms eux même ?) sans protection procède bien d’un mécanisme trop connu : désigner le coupable, la bête noire, et laisser faire la populace haineuse.
On me dira que j’exagère, on m’accusera peut être même de cultiver dangereusement le fameux parallèle troublant avec « certaines périodes troubles de notre histoire ». On aura tort. Mais peut être pas complètement tort…
Alors oui, s’il reste une once de volonté de justice dans ce pays dit démocratique, il faudra tout faire pour déterminer les responsabilités.
Mes pensées vont aux familles, habituées aux mauvais traitements et aux humiliations, exposées maintenant à la violation de leurs »logements ».
