Une note du Proviseur du Lycée Berthollet à Annecy crée un malaise chez les lycéens.
Dans une note adressée au délégués de classe datée du 7 octobre 2010, suite à la manifestation du mercredi 6 octobre dans le rues d’Annecy, Mr Francis MICHEL, proviseur du Lycée Berthollet à Annecy, met en garde les lycéens sur leur participation à des manifestations dans la rue. Pour cela, il transmet un message du Préfet et de l’inspecteur d’Académie qui « rappellent que les lycéens qui seraient vus sur la voie publique et qui, par leur présence dans une manifestation, entraveraient la circulation, seront considérés comme des contrevenants » et « susceptibles de faire l’objet de poursuites judiciaires, de surcroît si des dégradations sont constatées. »
Dans un communiqué de presse daté du 11 octobre, les jeunes socialistes de Haute-Savoie « s’indignent des menaces et des tentatives d’intimidation proférées par Monsieur le Préfet et Monsieur l’Inspecteur d’Académie à l’encontre des lycéens annéciens » et rappellent que « le statut de lycéen n’est pas incompatible avec le droit de se rassembler et de manifester ».
La position du Rectorat, relayée par sa chargée de communication, Florence Martin, est de laisser le soin à chaque chef d’établissement de gérer les absences des lycéens, en particulier mineurs qui doivent obtenir une autorisation d’absence des parents.
Toutefois, le Rectorat précise qu’il respecte le droit de manifester dans la mesure où ces mouvements sont organisés et qu’ils ne participent pas à des actions de troubles publics.
C’est d’ailleurs le sens de la communication du Préfet de Haute-Savoie et de l’Inspecteur d’Académie.
Nous n’avons pas réussi à joindre directement Mr Francis MICHEL, ni les autres proviseurs, seulement leurs secrétariats.
La secrétaire du Proviseur du lycée des Glières à Annemasse, Mme Cavet, précise qu’aucune note n’a été envoyée aux élèves pour relayer les déclarations du Préfet et de l’Inspecteur d’Académie. C’est aussi le cas des lycées Baudelaire et Fauré de l’agglomération annécienne.
Il faut reconnaître que la note du proviseur du lycée Berthollet condamne explicitement la manifestation « spontanée » du mercredi 6 octobre, et les diverses dégradations constatées – en particulier les tags qui ont fleuri sur les murs des établissements – mais ne condamne pas explicitement la participation à la manifestation d’aujourd’hui 12 octobre.
Cependant, on ne peut écarter une pression implicite auprès des parents et des lycéens pour qu’ils ne participent pas à la manifestation sur les retraites.
Une hypothèse vraisemblable, car aucun lycéen contacté devant Berthollet n’a voulu s’exprimer, par peur d’être repéré. En particulier « Stéphane » (prénom d’emprunt) se déclare solidaire avec ses camarades lycéens et participera à la manifestation d’aujourd’hui.
Mais pas question de se retrouver sur une vidéo de librinfo74, « par crainte de représailles… »