79 % de sondés sont favorables à l’A412 : circulez ! … en écrasant la bio diversité et les zones humides !

Mis à jour le mardi 8 juillet à 22H50

C’est le message essentiel que les journalistes ont compris lors du point presse organisé par la Préfète et le président du conseil départemental, accompagnés de la députée Anne-Cécile Violland et du sénateur Loïc Hervé, pour permettre au représentant de la future concession de l’A412 de présenter son projet.

Une belle brochette : Loïc Hervé sénateur,Anne-Cécile Violland, Philippe Le Sénéchal concessionnaire, Emmanuelle Dubée Préfète, Martial Saddier Pdt Conseil Départemental

Un sondage biaisé

Le résultat du sondage demandé à IPSOS sur le projet de l’A412 a conclu que 79 % des sondés y sont favorables et que 81 % le jugent utile !

 

Il est de coutume quand les élus veulent imposer un projet structurant, comme une autoroute, plutôt que débattre point par point avec les citoyens opposants, les responsables politiques préfèrent se réfugier derrière des sondages. 

La première réserve est que le prestataire de sondage  IPSOS est payé par les demandeurs et doit donc répondre à leurs critères

La deuxième est dans le contenu du sondage qui montre que 97% des sondés répondent spontanément que c’est pour désenclaver le projet. Il est évident que la circulation automobile entre Perrignier et Thonon est devenue une horreur depuis des décennies et les habitants aspirent à une fluidité du trafic.

Philippe Le Sénéchal directeur opérationnel chez Amédéa du groupe Eiffage

Ceci confirme que même s’il y a perte des terres agricoles, une attaque contre la bio-diversité, le risque de détruire des zones humides, ces questions sont écrasées par le passage du rouleau compresseur de l’autoroute en béton. Pour appuyer leurs arguments, les opposants font référence à la Liane qui n’a pas supprimé les bouchons sur Cruseilles.

Pour le concessionnaire, le nouveau projet tient compte des impératifs environnementaux
Philippe Le Sénéchal a reconnu qu’il existe actuellement une sensibilité des citoyens pour le respect de l’environnement, la protection de la bio-diversité et des terres agricoles et considère que son projet tient compte de ces nouvelles exigences.
Toutes les craintes exprimées sur la perte de foncier agricole, les dégâts sur l’environnement et la biodiversité exprimées par les agriculteurs et les défenseurs de l’environnement ont été effacées par des arguments « inattaquables et réfléchis ».

Une forte opposition menée par le collectif « Non A 412 »

Frédérique Greffet, co-président de l’ACPAT (Association de concertation propositions sur les transports), conteste ce point de vue. Il rappelle que c’est un projet d’un autre âge. Le projet sera soumis à une enquête publique prévue entre l’automne et l’hiver 2025. Le nœud de l’affaire se jouera avec la signature ou non de la préfète de l’autorisation environnementale. Compte tenu de l’état d’esprit de la Préfecture, on pourra s’attendre à ce que celle-ci soit signée, ce qui entraînera des recours :

L’A 412 ne supprimera pas les bouchons sur le réseau routier
Pour connaître les futurs impacts du trafic auto-routier de l’autoroute A 412, il suffit de se référer à la Liane.
Elle n’a pas permis de supprimer les bouchons sur Cruseilles alors qu’elle était censée de le faire. Quand on voit le gouffre financier que cette autoroute a créé, on ne peut conclure que nous sommes gouvernés par des incapables, comme Accoyer.
Par contre l’A 412 permettra l’accroissement de la population avec l’accroissement de l’artificialisation sols pour créer du logement et installer de nouvelles entreprises.

L’autoroute, en coupant le captage d’Anthy, risque de polluer les eaux alimentant la ville de Thonon.

Les opposants à l’A412 sont très inquiets sur le risque de pollution du captage de l’eau d’Anthy qui approvisionne la ville de Thonon. L’autoroute pas au milieu de ce captage avec le risque de pollution par les eaux de ruissellement. Conscient de ce risque, suite à la question posée par une journaliste, le représentant de la concession explique qu’un bassin étanche sera construit qui récupérera les eaux de ruissellement pour qu’elles ne viennent polluer l’au potable. Une réponse qui ne satisfait pas les opposants, considérant que la réalisation technique de ce bassin n’empêchera pas des fuites et des débordements polluants.
L’office français de le bio diversité, sensé veiller à la qualité des eaux potables, subit une attaque en règle du gouvernement lui enlevant ses possibilités de contrôle.

Bataille sur les chiffres des terres agricoles supprimées
Selon les opposants au projet, 77 hectares de terres agricoles dont 60 en AOP reblochon seront perdues ainsi que 100 ha de bois sur l’ensemble du tronçon.
Philippe Le Sénéchal donne des chiffres légèrement différents et estime que les siens sont les bons :

Quels sont les vrais chiffres ?
Nous pouvons vous donner ces chiffres de source sûre :
34 exploitations agricoles seront impactées
Pour 75 Ha de terres agricoles supprimées par l’emprise de l’autoroute, on a 54 Ha en AOP reblochon, le reste se répartit en Ovins, Bovins viande, chevaux, Céréales + foin, Cultures spécialisées.
On peut rajouter une centaine d’hectare de bois.

Des compensations agricoles qui vont coûter 3 500 000 € sur 7 ans à la charge du concessionnaire Eiffage.

La loi, dans son souci de permettre la réalisation de l’autoroute à tout prix, ne disposant pas du foncier agricole suffisant pour compenser celui supprimé par l’autoroute, a prévu la création d’une quinzaine de parcelles sur les communes de Chignens (15Ha) et 5 Ha sur Margencel.
Le reste sera en compensations collectives financières de 500 000 €/an sur 7 ans, soit 3 500 000 euros payés par Eiffage .

Martial Saddier annonce une dépense de 50 millions d’euros à la charge du département. Un certain flou règne sur les dépenses à venir.

Martial Saddier est satisfait considérant qu’il a pu réduire à 50 millions d’euros le budget annoncé de 127 millions d’euros. Cette somme est sensée prendre en charge les remplacement des passages à niveaux, les ponts-rail de Allinges et de Perrignier. Martial Saddier ne parle pas des 3 500 000 euros de compensation pour les agriculteurs. À l’origine, était préu 1200 000 €. Il a annonce qu’il doublerait cette somme pour arriver à 2 400 000 euros. On ne sait pas comment il va arriver à 3 500 000 € ? Martial Saddier parlerait de doubler cette somme.

En tout cas, ce ne sont pas ces compensations qui remplacerons les terrains agricoles et les zones humides perdues. Ils devraient financer des cuves, des agrandissement de bâtiments agricoles, ce qui paraît démesuré compte tenu des énormes sommes prévues.

Pour l’instant, on ne sait pas quelles seront les exigences définitives de la chambre d’agriculture ?

Les milieux naturels restent dans le flou et les crapauds sonneurs risquent d’être condamnés au silence
Pas de chiffres précis sur les milieux naturels qui doivent apparaître dans l’autorisation environnementale… mais probablement 90 ha de forêt dont 50 ha de zones humides.
Pour compenser les zones humides, une représentante du collectif ”NON A 412″ explique qu’à Perrignier ,”ils ont creusé un trou entre trois sapins , ce n’est pas une zone humide !”

Les opposants, sont très sensibles à la perte de la bio-diversité, et on fait du crapaud sonneur leur emblème :

Auteur: gfumex

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