1440 milliards d’Euros. Tout cet argent pour quoi ? Pour qui ?
La Banque Centrale Européenne a décidé d’injecter 60 milliards d’euros par mois pendant deux ans dans l’économie européenne sous forme d’une monétarisation de la dette ( ou QE, Quantitative Easing)
Cela signifie qu’elle va verser cet argent aux banques, aux compagnies d’assurances, aux caisses de retraite par capitalisation de façon à transférer la dette des Etats. Ainsi l’État grec, ( français, espagnol, italien, portugais…) devra rembourser à la Banque Centrale Européenne au lieu de rembourser à la banque privée auprès de laquelle il avait emprunté.
Il faut donc bien insister sur le fait que cette opération ne réduit pas la dette des Etats du moindre centime.
Il faut ajouter que cet argent, créé de toutes pièces à partir de rien viendra gonfler la bulle de l’économie spéculative financière et ne créera pas la moindre richesse dans l’économie réelle.
On dit que le QE devrait permettre de relancer la croissance par le truchement d’une dose d’inflation. Mais il faut bien savoir que l’inflation ne contribue à la croissance qu’à la condition qu’il y ait hausse des salaires et que cette hausse soit durable et supérieure à l’inflation, de telle sorte que l’augmentation du pouvoir d’achat qui en résulte vienne alimenter la demande de crédit.
Mais de cela il n’est nullement question, l’argent frais injecté par la Banque Centrale Européenne est destiné aux actifs financiers. Il est bien possible qu’une inflation sur les prix soit mise en place mais que la hausse des salaires lui soit inférieure, ce qui serait une façon habile d’augmenter encore l’austérité pour les travailleurs.
L’opération, incontestablement va provoquer une baisse de l’euro, donc un renchérissement des produits importés avant même que nos exportations trouvent de nouveaux débouchés. La France, exportatrice de produits de luxe et importatrice de produits de base énergétiques et industriels, en tirera peu de bénéfices
Ce qui est sûr, c’est que l’Union Européenne conforte sa position vis-à-vis des Etats membres. Détentrice d’une grande partie de leur dette, elle a maintenant un pouvoir de chantage accru sur tous ceux qui pourraient manifester le désir de retrouver leur souveraineté.