10° Images Hispano-américaines : « El elefante blanco »
Avec ce film du réalisateur argentin Pablo Trapero, il n’est pas rare que le cinéma latino-américain nous conduise au coeur des bidonvilles. En l’occurence, il s’agit ici de celui de la banlieue de Buenos Aires : « Bidonville de la Vierge ».
Démission de l’Église devant le mur de l’argent
- Deux prêtres Julian et Nicolas s’évertuent à aider ces populations qui vivent des situations d’une précarité extrême. Ici, l’église tente de le faire, mais pour quels enjeux ? Ces personnes au bord du gouffre revendiquent à leur façon de vivre autrement, d’accéder à des logements décents, d’être soignés…Tout projet de construction d’infrastructure sociale, se heurte au mur de l’argent. Point de réponse efficace de la part de la hiérarchie ecclésiastique. C’est plutôt du dédain ! Le quartier se trouve alors gangréné par la violence et les injustices. Comme sous la dictature, les forces para militaires répondent avec une cruauté sans nom. Il ne suffit pas d’avoir une bonne conscience de prêtre pour s’y opposer. Tout dérape très vite.
On fait aussi le lien avec ce qui peut se passer dans n’importe quelle banlieue du monde.
- Ce qu’évoque Pablo Trapero n’est pas seulement propre à Buenos Aires. Toutes les grandes villes de ce pays affrontent de semblables problèmes. Des émeutes sporadiques éclatent tout aussi violentes. Les habitants revendiquent de vivre avec dignité : ils ont faim . On les a chassé de leurs territoires. Le chômage y est pour quelque chose; alors que le pays est une grande puissance agricole. La réponse des puissants et de ceux qui les gouvernent est toujours la même : répression féroce et emprisonnement. De cela, les médias ne parlent jamais…C’est si loin l’Argentine, cela ne nous concernerait-il pas ?